Début La Comédie-Française a ouvert la saison, salle Richelieu, avec l'entrée au répertoire de Il Campiello de Carlo Goldoni, une comédie écrite pour le carnaval de Venise de 1756. L'auteur qui, dans ses mémoires, se réjouit de son succès, précise toutefois : "L'action est simplissime, l'intrigue de peu de poids et les péripéties ne sont pas intéressantes."On ne peut que lui donner raison. Sur une petite place d'un quartier pauvre de Venise vivent trois jeunes filles en familles monoparentales - deux n'ont que leur mère, la troisième, la plus pimbêche, a un oncle. Y habitent également un garnement et sa maman. Les jeunes filles sont à marier et leurs mères ne demandent pas mieux. Les prétendants sont déjà trouvés, sauf un qui, justement, passe par là. Pas de problèmes de dot, tout le monde est bien arrangeant et s'il y a bien un mini-coup de théâtre, il est totalement prévisible. Ajoutons que la traduction est presque impossible puisque le texte original mêle dialecte vénitien, italien chic, italien pauvre...Le charme de la pièce réside dans son animation et sa vivacité : tout ce petit monde discute, s'amuse, se querelle, s'apostrophe, s'insulte, se bat, se réconcilie. Mais cette fois, les comédiens ont beau s'évertuer, faute de rythme, tout traîne en longueur dans les brumes vénitiennes. Bref, on s'ennuie.
