Manifestation La colère des anti-ours s'intensifieLe mouvement d'opposition à l'introduction d'ours slovènes dans les Pyrénées s'est amplifié samedi 13 mai avec une manifestation pacifique d'environ 5 000 personnes à Bagnères-de-Bigorre, selon la police et les organisateurs.Quatre jours après la décision du Conseil d'Etat d'autoriser la poursuite des lâchers, l'objectif des organisateurs a été atteint avec des manifestants venus de tout le versant français de la chaîne des Pyrénées et de Catalogne espagnole, malgré une pluie continue."Avec un tel résultat, même au-delà de nos espérances, il est temps que le gouvernement entende ce qu'est venu dire la population des Pyrénées : il faut arrêter ce projet de réintroduction de l'ours", a déclaré Bernard Moules, président de la FRSEA (Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles).Défilant au son des cloches et des pétards, de nombreux manifestants portaient des T-shirts avec les inscriptions "je suis un âne et un imbécile" sur la poitrine et "mais je dis non à l'ours" sur le dos, références aux réactions de la ministre de l'écologie Nelly Olin face aux opposants ayant perturbé le premier lâcher de l'ourse Palouma le 25 avril."Un ours = 1 300 000 repas aux Restos du coeur", brandissait un participant coiffé d'un béret. Une famille venue de Mérilheu, près de Bagnères-de-Bigorre, poussait deux agneaux dans un chariot de supermarché avec la mention "Amuse-gueule à ours"."Il n'est plus question que je laisse partir mes enfants sac à dos dans la montagne, déclarait Claudine Salles, habitante de Burgalays (Haute-Garonne), où a été lâchée Palouma. Il y a huit jours, l'ourse a été signalée tout près du village".Parmi les nombreux élus, certains dénonçaient l'attitude méprisante de Mme Olin. François Fortassin, président (PRG) du Conseil général des Hautes-Pyrénées, a déclaré : "la ministre nous a floués. Pas uniquement les éleveurs, mais l'ensemble de la population montagnarde". M. Fortassin insistait sur le caractère pacifique de la manifestation : "C'est de cette façon que nous mettrons l'opinion publique de notre côté"."Au delà de la réintroduction d'un prédateur, qu'il soit ours, lynx ou loup, ce qui est choquant c'est qu'on a voulu retirer au peuple de la montagne le droit de décider par lui-même", s'est exclamé Jean-Louis Cazaubon, président de la chambre régionale de l'agriculture de Midi-Pyrénées. Les manifestants, parmi lesquels figuraient plusieurs syndicats agricoles (FNSEA, Confédération paysanne ou MODEF), refusaient l'idée d'un moratoire demandé par le maire UDF de Bagnères-de-Bigorre, Rolland Castells. "Ni ours, ni indemnisations. Des Pyrénées vivantes et tranquilles" revendiquait une banderole d'exploitants forestiers."Votre victoire sera la nôtre", a proclamé depuis le perron de la mairie, Carlos Barreda, président du gouvernement du vall d'Aran espagnol, sous les vivas de la foule.Sur les marches de la mairie, un enfant tenait une pancarte "J'aime le nounours... mais en peluche".Les Pyrénées françaises comptent 14 à 18 ours. Le plan gouvernemental comporte cinq introductions, dont deux ont déjà eu lieu. Après Palouma, Franska a été lâchée, le 28 avril, à Bagnères-de-Bigorre, en secret.
