Annonce La Chine dément toute arrestation d'internautes dissidents La Chine indique appliquer à l'Internet des règles conformes aux normes internationales, permettant "librement" un accès à l'information."Personne n'a été arrêté en Chine juste pour avoir dit quelque chose sur l'Internet", soutient mercredi l'un des responsables du Bureau d'information du Conseil d'Etat (gouvernement), Liu Zhengrong, cité par les médias officiels. Les milieux dissidents chinois et les défenseurs des droits de l'homme affirment que la liberté d'expression sur l'Internet en Chine est bafouée, conduisant à l'arrestation et l'emprisonnement d'opposants. Selon Reporters sans frontières, 49 cyberdissidents et 32 journalistes sont actuellement emprisonnés dans le pays pour avoir publié des articles ou des commentaires critiquant les autorités. Les grands portails étrangers sont également sous le feu des critiques des défenseurs des libertés, accusés de pactiser avec un régime non démocratique dans le but d'engranger des bénéfices commerciaux dans un marché potentiellement énorme. Ainsi Yahoo! a été fustigé pour avoir livré à la police chinoise des informations ayant conduit à l'arrestation de journalistes et de dissidents. Google a lancé récemment un moteur de recherche chinois censuré. Le gouvernement chinois rejette les accusations de censure. "Il est injuste de critiquer la Chine lorsqu'elle supprime des contenus illégaux alors qu'ils font la même chose [aux Etats-Unis]", a déclaré M. Liu. SURVEILLANCE DES ÉTATS-UNIS De son côté, le département d'Etat américain a annoncé mardi la création d'un groupe de travail chargé de surveiller le respect par certains régimes répressifs, notamment la Chine, des libertés sur l'Internet. Ce groupe de travail sera dirigé par la sous-secrétaire d'Etat aux affaires économiques, commerciales et agricoles, Josette Shiner, et la sous-secrétaire d'Etat à la démocratie et aux affaires mondiales, Paula Dobriansky."Nous sommes gravement préoccupés par le degré de protection de la vie privée et des données sur l'Internet globalement, et en particulier par certains cas qui se sont récemment produits en Chine", a déclaré Mme Shiner au cours d'une conférence de presse. Le groupe de travail concentrera notamment ses efforts sur "l'utilisation de technologies pour restreindre l'accès à certains contenus politiques et l'impact de ce genre de censure sur des entreprises américaines", indique le communiqué. Il surveillera aussi "l'utilisation de technologies pour traquer et réprimer des dissidents" et les efforts de certains gouvernements pour "modifier les structures de fonctionnement de l'Internet afin de restreindre le flux des informations". Malgré les critiques, l'administration américaine ne souhaite pas que les moteurs de recherche occidentaux quittent les pays répressifs, a souligné Mme Shiner. De plus, la responsable américaine a souligné que la Chine n'est pas le seul pays où l'accès à l'Internet est contrôlé, refusant cependant d'énumérer les pays considérés comme problématiques. Elle a néanmoins cité au cours de la discussion, l'Iran et une partie de l'Afrique.