Annonce La CGT hausse le ton contre le gouvernement La CGT a lancé "l'offensive de la rentrée sociale", mardi 6 septembre, à Lille, où Bernard Thibault a appelé les salariés à manifester en masse le 4 octobre pour défendre l'emploi et le pouvoir d'achat, face à un gouvernement qui, selon lui, enchaîne les "réformes injustes et inéquitables". "Comment sortir de cette spirale infernale dans laquelle veulent nous enfermer gouvernement et patronat, où les salariés n'ont pas voix au chapitre ?", a lancé Bernard Thibault à quelque 1 800 militants, lors d'un meeting au Zénith de Lille, le premier d'une série de neuf organisés en une semaine en France, avec les ténors du syndicat. Le leader cégétiste était venu lancer "l'offensive de la rentrée sociale" face à un gouvernement qui, après le "message profondément antilibéral" du référendum européen, a, selon lui, "répondu par plus de libéralisme encore !" Ses principales flèches sont allées au premier ministre, Dominique de Villepin, avec son "catalogue hétéroclite" de mesures "indigentes ou nuisibles", et au ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, copieusement hué par la salle, "l'autre voix" d'un gouvernement "ventriloque", "parti en guerre contre ce qu'il appelle le 'modèle social français'". Entre eux, a estimé M. Thibault, "l'accord s'est fait pour procéder par ordonnances, pour balayer toute forme de concertation et de négociation avec les représentants des salariés" et "escamoter le débat public". MOBILISATION LE 4 OCTOBRE Le secrétaire général de la CGT a aussi dénoncé l'"intransigeance" du Medef, qui recevait son homologue de la CFDT, François Chérèque, mardi matin, et avec qui doit s'engager une délicate négociation sur l'assurance-chômage en octobre. "Notre message au Medef est clair : nous voulons que s'engagent immédiatement des négociations pour répondre aux aspirations des salariés", a dit M. Thibault, exigeant "des avancées concrètes" sur les "salaires, l'emploi, les droits et les libertés syndicales". Le matin, devant la presse, M. Thibault avait confirmé que les cinq grandes confédérations (CGT, FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC) devraient retenir le 4 octobre, la date qui sera "très probablement" choisie, pour l'organisation de leur "grande journée d'action commune" axée sur l'emploi et le pouvoir d'achat. Souhaitant une journée d'action "la plus importante et la plus puissante possible", M. Thibault s'est donné "quelques semaines" pour "convaincre le plus grand nombre que leurs sentiments d'amertume, de colère, d'exaspération, sont dans la tête, non pas de quelques-uns, mais de millions de personnes". Chômage, précarité, flambée des prix de l'essence et des logements, inquiétude sur les services publics, le numéro un de la CGT a égrené les sujets de mécontentement de la rentrée. Devant ses troupes, M. Thibault a aussi longuement plaidé pour l'unité syndicale, jugeant qu'à la faveur de l'affaiblissement du syndicalisme, "les uns et les autres se sont appliqués à nous faire avaler de trop nombreuses couleuvres" depuis "plus de vingt ans". Il a aussi donné le coup d'envoi de sept mois de préparation du 48e congrès du syndicat, programmé à Lille du 24 au 28 avril 2006. Il devra y reconquérir une CGT davantage partagée depuis le référendum européen, où la centrale avait rejeté le traité constitutionnel contre l'avis de son secrétaire général.