Mort de la Canadienne Mimi Parent
Mort La Canadienne Mimi Parent, figure du dernier surréalisme, est morte mardi 14 juin en Suisse, à l'âge de 81 ans. Elle était née à Ville-Mont-Royal (Québec), le 8 septembre 1924.Après des études à l'Ecole des beaux-arts de Montréal marquées par sa rébellion contre le conservatisme et la censure morale, elle arrive à Paris en octobre 1948, accompagnée de son mari, l'artiste Jean Benoît.En 1955, son oeuvre J'habite au choc marque une première rupture : à la peinture, elle ajoute des objets, réalisant le premier de ses "tableaux objets". Deuxième rupture en 1959, par l'intermédiaire d'Aube, la fille du poète, Mimi Parent et Jean Benoît rencontrent André Breton. Bientôt, ils s'associent aux discussions et projets du groupe surréaliste, passent une partie de l'été en compagnie de Breton et acceptent de participer à l'exposition"EROS", qui doit se tenir de décembre 1959 à février 1960 à la galerie Daniel Cordier.Pour "EROS", Mimi Parent conçoit La Crypte du fétichisme, ensemble de boîtes tapissées de fourrure noire où sont déposés des assemblages d'elle-même, de Breton et de Meret Oppenheim. Elle est aussi la complice de Jean Benoît : le 2 décembre 1959, celui-ci est l'auteur et l'acteur de L'Exécution du testament du marquis de Sade, cérémonie qui s'accomplit chez la romancière Joyce Mansour. Costumé, portant des accessoires qui symbolisent Eros et Thanatos, Benoît inscrit au fer rouge les lettres SADE sur son sein, aussitôt imité par le peintre Matta. Cette cérémonie établit Mimi Parent et Jean Benoît au centre du groupe surréaliste parisien. Ensemble, ils participent à des actions collectives, des soirées au cinéma d'art et d'essai Le Ranelagh entre 1964 et 1967, à l'emblématique exposition"L'Ecart absolu", en 1965.Après la mort de Breton en 1966 et la dissolution du groupe en 1969, elle développe ses "tableaux objets" et ses boîtes reliquaires dans un esprit d'accumulations symbolistes et baroques qui prolonge celui de La Crypte du fétichisme. Les allusions à la poésie, à la musique, aux religions, à l'alchimie y abondent, autant que les apparitions érotiques et fantastiques. Le ton oscille entre humour - L'Après-midi du petit Freud ou The Rousseau Brothers - et inquiétude - Le Chant de la louve ou Le Viol.Quelques expositions personnelles et de nombreuses invitations à des manifestations collectives, "Fémininmasculin", au Centre Pompidou en 1995, ou "D'après l'antique", au Louvre en 2001, ont maintenu visible sa présence vivante, avant que ne vienne le temps des expositions sur l'histoire du surréalisme, à Paris, à Londres et, en 2004, au Musée national des beaux-arts du Québec pour un hommage rétrospectif. L'une de ses dernières oeuvres symbolise le goût pour la provocation : en 1996, Mimi Parent fabriqua Maîtresse, un fouet dont les deux lanières avaient été remplacées par deux longues tresses de cheveux blonds