Annonce La Californie dit non à SchwarzeneggerPour clore sa campagne en faveur de quatre propositions visant à "reconstruire la Californie" et à sauver sa réputation endommagée , le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, a eu recours à la réplique d'un de ses films : "Demain est le jour du jugement." Mardi 8 novembre, les Californiens ont décidé de bouder la vedette de cinéma, qu'ils avaient appelée à Sacramento en octobre 2003. Les électeurs ont nettement rejeté les deux propositions de réforme les plus décisives soutenues par le gouverneur, sur le budget et sur le redécoupage électoral ; ils ont aussi dit "non" à une proposition concernant l'enseignement. Avec 73 % des bulletins dépouillés, mercredi, les résultats de la quatrième proposition, celle concernant le contrôle des contributions syndicales étaient indécis, mais plutôt défavorables. RÉFÉRENDUMVoici les thèmes des quatre propositions du gouverneur de Californie qui étaient soumises au vote des électeurs, mardi 8 novembre :Proposition 74. Elle impose un allongement du délai de titularisation des enseignants stagiaires de deux à cinq ans ; elle facilite les licenciements. Proposition 75. Elle requiert l'accord préalable des syndiqués de la fonction publique pour le versement de contributions politiques par leurs syndicats.Proposition 76. Elle renforce le pouvoir du gouverneur pour limiter les dépenses budgétaires, notamment dans le domaine scolaire. Proposition 77. juges à la retraite.[-] fermerEn dépit des sommes énormes dépensées durant la campagne, le gouverneur n'a pas réussi à ranimer le souvenir de sa victoire triomphale : après deux années au pouvoir à Sacramento, son scénario de l'outsider qui va tout changer n'a pas convaincu. C'est une défaite de mauvais augure pour le gouverneur qui brigue le renouvellement de son mandat, dans un an exactement.Pourtant l'ancien acteur, habile à négocier avec le Congrès californien majoritairement démocrate, avait réussi la première année de son mandat. On le disait même "présidentiable", au point de susciter des projets d'amendement de la Constitution permettant aux étrangers naturalisés d'être éligibles à la Maison Blanche. Puis sa chute de popularité a été spectaculaire : 69 % de Californiens se disaient satisfaits il y a un an, ils ne sont plus que 33 % actuellement, selon les sondages du Public Policy Institute of California (PPIC).En janvier, le gouverneur a annoncé " l'année des réformes", mais pour lui, ce fut l'année de tous les ennuis. Ses projets de refonte des pensions des fonctionnaires, du statut des enseignants, d'équilibrage du budget sans augmentation d'impôts, lui ont valu l'opposition féroce des infirmières, des enseignants, des policiers, des pompiers, et de leurs syndicats, habiles à retourner contre lui son passé hollywoodien. L'acteur a joué dans le film True Lies :"True Liar" ("un vrai menteur"), lisait-on sur les pancartes des opposants qui accusent le gouverneur d'avoir trahi ses promesses électorales.LES CRITIQUES DE WARREN BEATTYSa proximité avec George Bush, encore moins populaire en Californie que dans le reste du pays, n'aura pas favorisé M. Schwarzenegger. Ses discours de soutien au président, au cours desquels il s'était présenté comme un républicain modéré, ont été mal ressentis.Un appui essentiel à son succès de 2003, particulièrement auprès de l'électorat féminin, lui a aussi fait défaut : son épouse, Maria Shriver, nièce du président John Kennedy, des sénateurs Robert et Edward Kennedy, n'est pas intervenue cette fois dans la campagne. De plus, les démocrates de Hollywood ont sorti l'artillerie lourde, avec l'acteur réalisateur Warren Beatty. Ce vétéran des luttes politiques a critiqué son collègue acteur dès le début de la campagne, et le dimanche 6 novembre, il est monté avec son épouse, l'actrice Annette Bening, à bord de l'autobus des partisans du "non" qui suivait la caravane de campagne de M. Schwarzenegger. Le couple a voulu participer à un meeting des partisans du "oui", mais s'est vu refuser l'entrée "strictement limitée à la liste des invités". L'incident opposant deux stars de Hollywood a révélé comment l'invincible Terminator a soigneusement évité les forums où ses opposants pouvaient intervenir.Les électeurs californiens ont même eu droit à un message personnel de Warren Beatty, les incitant fortement à se rendre aux urnes, mais la vedette de Bulworth l'histoire d'un sénateur au franc-parler dément formellement vouloir se présenter au poste de gouverneur en novembre 2006.
