Annonce La Birmanie n'assumera pas la présidence de l'Asean en 2006L'Association des nations du Sud-Est asiatique, l'Asean, a indiqué mardi 26 juillet, à Vientiane, au Laos, que la Birmanie n'assumerait pas sa présidence en 2006. La junte militaire de Rangoun, accusée de constantes violations des droits de l'homme, était depuis des mois sous la pression internationale. Les Philippines, désignées par ordre alphabétique, remplaceront la Birmanie et prendront la direction du groupe en juillet 2006."Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que lorsque [la Birmanie] serait prête à assumer la direction, elle pourra le faire", a indiqué le ministre des affaires étrangères laotien, Somsavat Lengsavat. Le dossier a empoisonné les trois jours de préparation de la réunion des chefs de la diplomatie de l'Asean, qui s'est ouverte aujourd'hui dans la capitale du Laos. Les Etats-Unis et l'Union européenne avaient menacé de boycotter les réunions avec l'Asean si la junte, condamnée notamment pour la détention du Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, prenait la direction de l'organisation. Washington avait, à ce titre, décidé de ne pas être représenté au Laos par sa secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, pour le forum de l'Asean sur la sécurité, en fin de semaine. KOFI ANNAN SE RENDRAIT À RANGOUNProjet notable, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, envisage sérieusement de se rendre à Rangoun, a indiqué mardi ce dernier à Vientiane, alors que la Birmanie refusait d'accueillir depuis mars 2004 l'envoyé spécial de l'ONU, Ismail Razali. Ce dernier avait demandé à tous les protagonistes de la crise birmane de "tourner une nouvelle page pour un processus de transition démocratique crédible". Le généralissime Than Shwe, numéro un de la junte, a invité M. Annan "il y a quelque temps", a indiqué M. Razali. "L'invitation est prise en compte avec sérieux", a-t-il ajouté devant les journalistes.Malgré cette invitation, M. Razali n'a pas pu rencontrer le chef de la diplomatie birmane, Nyan Win, lors de la réunion de l'Asean. M. Win a indiqué qu'il était "trop occupé", a dit le diplomate onusien. Aujourd'hui, M. Razali a estimé que, si son retour à Rangoun semblait peu probable dans un avenir proche, les Nations unies continueraient de jouer un rôle en Birmanie.De son côté, le haut représentant pour la politique extérieure de l'Union européenne, Javier Solana, a été le premier à se féliciter, mardi, que la Birmanie n'assume pas la présidence en 2006 de l'Asean.
