Premier/e La Belgique devient le premier pays au monde à interdire les bombes à fragmentation Après un vote de la Chambre des députés intervenu jeudi 16 février, la Belgique est devenue le premier Etat au monde à interdire la fabrication, le stockage, l'utilisation et le commerce de bombes à fragmentation. Diverses organisations gouvernementales ont, comme Angelo Simonnazi, directeur général de Handicap International, évoqué une décision "historique". Réputées plus dangereuses que les mines, les bombes à fragmentation - ou bombes à sous-munitions - tuent plusieurs milliers de civils chaque année. Elles se présentent généralement sous la forme d'un cylindre métallique, sorte de miniconteneur, largué par un avion ou un engin d'artillerie. Lorsque la bombe explose, elle libère de nombreuses munitions plus petites. Entre 5 % et 30 % des engins n'explosent pas immédiatement, tuant et mutilant les civils qui les touchent longtemps parfois après les conflits. Les Etats-Unis sont le plus gros producteur de ces armes, fabriquées dans 34 pays, sous plus de 200 formes. Selon Handicap International, les sous-munitions représentent une menace constante pour la vie quotidienne dans une vingtaine de pays. Elles auraient tué des milliers de personnes en Irak, au Kosovo et dans le Golfe, notamment. Deux millions de sous-munitions auraient été disséminées sur le champ de bataille irakien depuis 2003, affirme Human Rights Watch. Le vote des députés belges, acquis à une très large majorité, n'a pas été influencé par les pressions conjuguées des lobbies de l'armement et d'Etats qui avaient tenté d'obtenir une réduction du champ d'application de la loi. Le gouvernement et les partis de la majorité ont cependant voulu tenir compte des appels de certaines entreprises nationales et des syndicats. Ils ont, pour l'avenir, ouvert la porte à des exemptions pour des armes dites intelligentes, capables, par exemple, de détruire des engins blindés et s'avérant sans danger pour les populations civiles. Les entreprises concernées pourront poursuivre leurs recherches et le développement de sous-munitions capables de s'autodétruire. La Belgique avait déjà été la première, il y a quelques années, à bannir les mines antipersonnel, qui ont ensuite fait l'objet d'un traité international d'interdiction.