Grève La Belgique commence sa première grève générale depuis douze ans La Belgique va vivre vendredi sa première grève générale depuis douze ans. A l'appel du syndicat socialiste FGTB, qui compte 1 350 000 affiliés, les grévistes doivent descendre dans la rue, trois jours après leurs voisins français, pour défendre la sécurité sociale et le système des retraites. Le gouvernement libéral-socialiste de Guy Verhofstadt doit présenter une série de réformes devant le Parlement mardi 11 octobre. La Poste, les administrations, les grands magasins, les écoles, les grandes entreprises privées et publiques et les transports doivent être complètement ou partiellement à l'arrêt pendant 24 heures, selon les régions. Dans les chemins de fer, le mouvement de grève de la SNCB a débuté jeudi à 22 heures, et doit s'achever vendredi à la même heure. Le trafic international devrait aussi être touché : les TGV Thalys et Eurostar s'arrêteront à Lille. DÉFENDRE LES RETRAITES ET LA "SÉCU" La mobilisation est destinée à défendre le système des retraites et de la sécurité sociale, qui font l'objet de réformes du gouvernement. Selon le bureau fédéral du plan, le vieillissement de la population devrait gréver sévèrement le budget des retraites dans les prochaines années. Les fonds consacrés aux pensions, qui représentent 9,3 % du PIB de la Belgique en 2004, pourraient atteindre 12, 3 % en 2030. Sur la même période, les dépenses de santé seraient aussi en hausse, passant de 7,2 % à 9,5 %. Le gouvernement libéral-socialiste souhaite relever le niveau d'emploi du pays pour remédier à cette situation. La Belgique a un taux d'emploi qui se situe en dessous de la moyenne européenne : seuls 60,3 % des Belges âgés de 15 à 64 ans avaient un emploi en 2004, contre 63,3% dans l'UE. Le gouvernement souhaite retarder l'âge du départ en prépension (pré-retraite), en le faisant passer de 58 à 60 ans. "AUCUNE GARANTIE" Le premier ministre a déjà prévenu qu'il ne se laisserait pas "intimider par des grèves". Mais celle-ci, la première "générale" en Belgique depuis douze ans, représente un test pour son gouvernement. Il a précisé qu'il mènera sa réforme "avec les syndicats si possible, sans eux si nécessaire". Depuis l'ouverture des négociations il y a une semaine, le gouvernement a quand même tenté de rassurer les syndicats. Il a notamment proposé d'affecter à la "Sécu" le revenu des comptes des Belges à l'étranger, soit 500 millions d'euros. Un montant qui reste "insuffisant", d'après la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB). Sur les propositions de fin de carrières, la FGTB est encore plus critique, estimant n'avoir reçu "aucune garantie". "Des ouvriers qui ont commencé à travailler à 14 ans et qui perdent leur boulot après trente-cinq ans de carrière devraient passer par des cellules emploi sans garantie de leur statut", regrette un cadre du syndicat socialiste.