Annonce L' armée américaine reconnaît avoir tiré sur 2 journalistes de l'agence Reuters L'armée américaine a admis, jeudi 1er septembre, avoir ouvert le feu sur une équipe de journalistes de l'agence Reuters, dimanche à Bagdad, tuant un preneur de son irakien et blessant son collègue cameraman. Elle a affirmé que ses soldats avaient "agi de manière appropriée" et que Haïdar Kazem, le cameraman blessé et arrêté dans la foulée,"avait été relâché". Dimanche 28 août, Haïdar Kazem et Walid Khaled arrivaient sur les lieux d'une attaque menée contre un convoi de la police irakienne à Bagdad, quand ils ont été la cible de tirs américains :"J'ai entendu des tirs, j'ai levé les yeux et j'ai vu un sniper américain sur le toit d'un centre commercial", avait expliqué M. Kazem aux journalistes sur place, avant d'être arrêté par l'armée américaine. IMPACTS DE BALLE SUR LA CARTE DE PRESSE "Ce que nos soldats sur place ont vu était une voiture venant en face à grande vitesse. [Elle] ressemblait à des voitures que nous avons vues dans le passé utilisées dans les attentats suicide, avec deux Irakiens à bord", a déclaré pour sa part le général Rick Lynch, porte-parole de l'armée américaine. Il a indiqué que quelque chose ressemblait à une arme accrochée à la voiture, laquelle s'était arrêtée et avait fait marche arrière. "Nos soldats sur le terrain appliquent une règle d'engagement établie (...) Dans ce cas, nos soldats ont agi de manière appropriée", a dit l'officier américain."Nous pleurons les pertes de civils innocents. Dans ce cas particulier, le conducteur irakien, qui a été tué", a-t-il dit. "Il était soupçonné de mener des activités suspectes. (...) Il a été arrêté (...), mais il a été libéré trois jours plus tard", a ajouté M. Lynch au sujet de l'arrestation de Haïder Kazem dans les heures qui ont suivi l'accident. Reuters a indiqué que Walid Khaled, le preneur de son, avait été atteint au visage et d'au moins quatre balles à la poitrine, alors que Haïdar Kazem avait été blessé sur le dos. Un correspondant de Reuters, arrivé sur les lieux une heure après l'accident, a indiqué que le corps de Khaled était toujours sur le siège conducteur, le visage couvert d'un tissu. Des traces de balles étaient visibles sur le côté droit du visage. Plusieurs impacts étaient visibles sur le pare-brise et au moins quatre balles sur la poitrine."Sa carte de presse de l'armée américaine et celle de Reuters, accrochées sur sa chemise étaient recouvertes de sang. Une d'elles portait deux impacts de balles", a dit Reuters. Plusieurs organisations, dont un syndicat français et l'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF), avaient dénoncé sa mort, lundi 29 août.