Annonce Krach boursier en Thaïlande, après la tentative du gouvernement de freiner la hausse du bahtLa Bourse de Bangkok a enregistré, mardi 19 décembre, sa plus forte chute en trente et un ans d'existence. Cette dégringolade survient au lendemain d'une intervention majeure de la banque centrale destinée à freiner l'appréciation du baht, la monnaie thaïlandaise.A la clôture, l'index composite des valeurs s'est établi à 622,14 points, en baisse de 108,41 points, soit 14,84 % – un record depuis l'ouverture de la Bourse en 1975. La panique ayant gagné les investisseurs, les échanges ont été suspendus pendant une demi-heure lorsque le seuil des – 10 % a été franchi, en milieu de journée. Tokyo et Bombay en léger reculL'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance de mardi en recul de 1,09 %, une baisse peu importante au vu du krach qui touchait mardi la Bourse de Bangkok. Il semble que les investisseurs ont été refroidis plus par la baisse de Wall Street lundi et la crainte des répercussions de scandales financiers liés à des sociétés de courtage nippones que par le recul à Bangkok. Les investisseurs ont également joué la prudence avant une intervention, mardi après-midi, du gouverneur de la Banque du Japon.A Bombay, la Bourse plongeait de plus de 3 % mardi après-midi. Là encore, la chute à Bangkok n'est pas seule responsable. Les investisseurs craignent un relèvement des taux d'intérêt par la banque centrale lors de sa prochaine réunion fin janvier pour tenter de juguler l'inflation supérieure à 5 % en Inde. – (Avec AFP.)[-] fermerDe son côté, le baht, qui avait atteint lundi son plus haut niveau depuis neuf ans par rapport au dollar (1 dollar américain = 35,12 bahts), a perdu du terrain mardi, à 35,86.Lundi, la banque centrale de Thaïlande a pris la mesure d'intervention la plus sévère depuis la crise financière asiatique de 1997 en ordonnant aux banques de bloquer 30 % des nouveaux dépôts en devises étrangères supérieurs à 20 000 dollars pendant un an, afin de freiner l'afflux de fonds qui contribuent à l'appréciation du baht.PROTÉGER LA COMPÉTITIVITÉ DES EXPORTATIONSRéagissant au krach boursier de mardi, Tarisa Chaisuntornyotin, analyste à Siam City Securities, a déclaré : "Les investisseurs ont été effrayés par les mesures de la banque centrale. Les ventes ont été massives. On n'avait jamais rien vu de tel auparavant." Un autre analyste, Sukit Udomsirikul, a qualifié la décision gouvernementale de "décourageante". Elle rend le marché des valeurs thaïlandaises "moins attractif pour les investisseurs étrangers de fonds à court terme".De tels dépôts ne seraient pas rémunérés et un tiers des fonds seraient perdus si les dépôts étaient retirés avant douze mois. Depuis le début de l'année, la monnaie locale a pris 14 % par rapport au dollar, accroissant la pression sur les entreprises exportatrices du pays.Selon plusieurs analystes, la mesure annoncée par la banque centrale est également destinée à protéger les exportateurs. Les exportations thaïlandaises représentent 65 % de l'économie du pays. Un baht fort diminue leur compétitivité sur les marchés internationaux, ainsi que la valeur des profits rapatriés par les entreprises.Devant les pertes enregistrées mardi, les autorités boursières ont demandé au gouvernement issu du putsch militaire du 19 septembre de "réexaminer" la décision de la banque centrale. Mais le vice-premier ministre et ministre des finances, Pridiyathorn Devakula, a rejeté cette requête, affirmant que "le gouvernement ne réexaminera pas sa politique." "Laissons le marché se réguler lui-même", a-t-il dit.
