Annonce Kofi Annan : le traité de non-prolifération nucléaire doit être revu Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré, lundi 2 mai, que le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) était menacé d'obsolescence par l'avancée de la technologie et de la mondialisation et devait donc être revu. "La vérité est que l'actuel régime (de non-prolifération) n'a pas suivi le rythme de la technologie et de la mondialisation et que de nombreux événements survenus ces dernières années le menacent d'obsolescence", a expliqué M. Annan dans un discours à l'ONU, à l'ouverture d'une conférence d'un mois visant à revigorer le TNP. Il a mis en demeure les 189 Etats membres du traité de "mettre de côté la rhétorique et la politique" et de promouvoir un monde débarrassé des armes nucléaires, reprenant à son compte ces mots de Robert Oppenheimer, l'un des pères de la première bombe atomique : "Les peuples du monde doivent s'unir sous peine de périr, c'est ce que la bombe leur commande de comprendre". UN TRAITÉ RATIFIÉ PAR 189 PAYS Le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), signé il y a plus de trente ans dans un contexte de menace de guerre atomique, visait à instaurer une coopération internationale en matière d'utilisation civile de l'énergie nucléaire. Signé en 1970 et initialement prévu pour vingt cinq ans, il a été prolongé de manière indéfinie en 1995 avec une évaluation prévue tous les cinq ans, comme celle qui a commencé lundi à New York. Il a été ratifié par 189 pays, dont les cinq grandes puissances nucléaires et membres permanents du Conseil de sécurité : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et la France. L'Inde et le Pakistan, qui sont devenus récemment puissances nucléaires de facto, ayant chacun six essais atomiques à son actif, ne l'ont pas signé. Israël, crédité par des experts de quelque 100 à 200 têtes, n'a jamais reconnu publiquement disposer d'un arsenal nucléaire militaire et s'est toujours refusé à signer le traité. Le TNP est fondé sur la distinction entre les cinq puissances nucléaires qui ont fabriqué ou fait exploser une arme nucléaire avant le 1er janvier 1967 et les pays non dotés d'armes nucléaires. Aux termes du traité, les puissances nucléaires s'engagent à ne pas transférer à qui que ce soit des armes nucléaires, ni à aider un pays non doté de telles armes à en acquérir. Le traité contient également l'engagement réciproque des Etats non dotés d'armes nucléaires de ne pas mettre au point, ni d'acquérir ces armes, mais leur garantit, en contrepartie, l'accès aux usages pacifiques de l'énergie atomique sous réserve d'un contrôle effectué par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont le siège est à Vienne. Avec AFP