Annonce Kirghizstan: la présidentielle est fixée au 10 juillet BICHKEK (AFP) - Le Parlement kirghiz a accepté lundi, après plusieurs jours de report, la démission du président déchu Askar Akaïev, et fixé la date de l'élection présidentielle anticipée au 10 juillet prochain. Les députés kirghiz ont adopté la résolution par 48 voix contre cinq, avec une abstention. Cette décision place la date de la présidentielle en conformité avec la Constitution, qui prévoit que l'élection ait lieu trois mois après la fin du mandat présidentiel en cours. "Nous avons changé la date de l'élection (avant prévue le 26 juin) de manière à ce que tous les candidats aient le temps de se préparer, et pas seulement (le Président et Premier ministre par intérim Kourmanbek) Bakiev qui a recours actuellement à toutes les ressources administratives", a déclaré Omourbek Tekebaïev, le président du Parlement, à des journalistes. Les députés avaient tardé, la semaine dernière, à entériner l'adoption de la démission de l'ancien président et butaient notamment sur la question de l'immunité à accorder à M. Akaïev et à sa famille. Les parlementaires avaient finalement abrogé vendredi la loi qui assurait l'immunité des membres de sa famille et celle des biens du président, ne laissant à Askar Akaïev que l'immunité personnelle garantie par la Constitution. Ce dernier, en exil à Moscou après avoir fui son pays le 24 mars au moment du soulèvement populaire qui avait mis à bas son pouvoir, avait signé lundi dernier sa démission en présence d'une délégation kirghize venue de Bichkek. L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a mis en garde vendredi contre la situation "instable" au Kirghizstan et appelé l'opposition désormais au pouvoir à régler les questions de la démission officielle d'Askar Akaïev et la réhabilitation complète de Félix Koulov, l'un des leaders de l'opposition emprisonné en 2000, libéré le jour du renversement du pouvoir le 24 mars dernier. Felix Koulov le 24 mars à Bichkek © AFP/Archives Vyacheslav Oseledko M. Bakiev s'est déjà déclaré candidat à la présidentielle, tandis que Felix Koulov, très poulaire au Kirghizstan, a réservé sa réponse et doit rencontrer M. Bakiev avant de se décider. Il a été blanchi par la Cour suprême des deux condamnations infligées sous le régime du président déchu Askar Akaïev, lui ouvrant ainsi la possibilité de briguer la présidence. Par ailleurs, un proche collaborateur de Felix Koulov, un des leaders de l'opposition aujourd'hui au pouvoir, Oussen Koudaïberguenov, a été tué d'une balle dans la tête dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-on appris au ministère kirghiz de l'Intérieur. Il s'agit d'un proche ami de M. Koulov, qui a dirigé l'état-major des volontaires chargés d'assurer l'ordre lors d'actes de pillage des 24 et 25 mars ayant suivi le renversement du régime du président Askar Akaïev.Oussen Koudaïberguenov était chargé également d'identifier les meneurs de groupes qui s'étaient rendus coupables de ces "actes de maraudage". Proche de M. Koulov, il avait été condamné à une peine de prison dans une affaire de détournement de fonds dont le leader de l'opposition avait été le principal accusé. La condamnation de ce dernier, attribuée à des motivations politiques, a été cassée lundi matin par la Cour suprême du Kirghizstan. Selon les observateurs à Bichkek, l'assassinat vise indirectement M. Koulov qui a annoncé sa candidature à la présidence de la république.