mort Kenneth Thomson, homme d'affaires canadienL'homme d'affaires canadien Kenneth Thomson, ancien patron du groupe Thomson Corp, est mort d'une crise cardiaque, lundi 12 juin, à son bureau de Toronto (Ontario). Il était âgé de 82 ans.Né le 1er septembre 1923 à Toronto, enfant unique, Kenneth Thomson était le fils de Roy Thomson, magnat de la presse canadienne. Après avoir servi dans l'armée de l'air durant la seconde guerre mondiale, il poursuit ses études à l'université de Cambridge. A son retour au Canada, il rejoint le groupe dirigé par son père. Dans les années 1960, il quitte de nouveau Toronto pour Londres afin de s'occuper des actifs britanniques de la compagnie, dont le Times.A la mort de son père, en 1976, alors qu'il a 52 ans, il reprend le flambeau comme président de Thomson Corp. A cette époque, le groupe compte une centaine de titres en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne, dont le Globe and Mail, le premier quotidien canadien, et le Times de Londres. Il a aussi des actifs dans le secteur du pétrole et du gaz.Au début des années 1980, changement de cap après un gros conflit du travail à Londres : Ken Thomson met en vente la quasi-totalité de ses journaux, y compris le Times, mais garde le Globe and Mail (qu'il vendra tout de même à bon prix en 2000... pour le racheter plus tard). Il prend un virage radical, et le pari est audacieux : transformer un conglomérat diversifié en un éditeur spécialisé en information électronique.Mais l'homme a du flair : il a compris que la presse écrite n'était plus facteur de richesse, et il bâtit son propre empire des communications, un géant de l'édition spécialisé dans la gestion électronique d'informations et de documents d'affaires destinés à des clientèles professionnelles telles que les médecins, avocats ou analystes financiers. Le groupe, contrôlé à 70 % par lui et sa famille, a aujourd'hui une valeur estimée à près de 30 milliards de dollars canadiens.En 2002, il avait cédé la direction du groupe à son fils aîné, David, tout en restant au conseil d'administration. Il avait aussi conservé la présidence de Woodbridge Co. Ce holding familial à capital fermé détient notamment 31,5 % du capital de Bell Globemedia (BGM). Il est aussi propriétaire du Globe and Mail, de plusieurs chaînes de télévision canadiennes et détient 15 % des Maple Leaf de Toronto, l'équipe de hockey locale.Aussi féroce qu'affable, l'homme d'affaires était reconnu comme un visionnaire et un leader exemplaire, sachant déléguer ses pouvoirs autant que prendre des décisions difficiles. Premier milliardaire canadien, il avait été classé neuvième au monde en mars dernier par le magazine Forbes, qui évaluait alors sa fortune à 19,6 milliards de dollars américains. Amateur d'art, Ken Thomson était aussi un grand philanthrope, comme son père, dont le nom a été donné à la plus prestigieuse salle de concerts de Toronto, le Roy Thomson Hall.Lui-même avait réuni l'une des plus importantes collections d'oeuvres d'art canadiennes et européennes, dont il avait décidé, en 2002, de léguer la majeure partie en fiducie au Musée des beaux-arts de l'Ontario, en plus de lui faire un don de 70 millions de dollars canadiens pour financer son expansion.
