Mort de Kenneth Lay

Mort Kenneth Lay, reconnu coupable dans le procès Enron, meurt avant de connaître le verdict L a saga du magnat Kenneth Lay, le fondateur d'Enron, devait s'achever tristement. L'ami de George Bush père vivait avec la perspective de passer des dizaines d'années en prison pour avoir mené à la faillite sa société de courtage en énergie, ruinant des milliers d'actionnaires et d'employés. Il est mortd'un infarctus, mercredi 5 juillet, à 64 ans, dans sa villa d'Aspen, dans le Colorado. Le médecin légiste, Robert Kurtzman, a souligné que sa mort semblait naturelle. Des analyses toxicologiques seront menées par précaution sur le corps de l'homme qui n'avait donné que quelques signes de fatigue, vers la fin des quatre mois du très médiatique procès Enron. "Je suppose que l'on peut dire que, ces dernières années, j'ai contribué à bâtir le 'cauchemar américain'" avait dit l'homme d'affaires texan, qui avait toujours défendu son innocence face aux jurés. Vendredi, la justice fédérale avait demandé qu'on le condamne à 43,5 millions de dollars d'amende. Reconnu coupable en mai de fraude et de complot dans l'une des faillites les plus retentissantes de l'histoire américaine, Kenneth Lay risquait jusqu'à 165 ans de prison. Mi-juin, l'énoncé de ses peines avait été repoussé au 23 octobre 2006. LE PROCÈS ENRON ORPHELIN Connu pour être un important leveur de fonds du parti républicain, Kenneth Lay était devenu un proche du président et un exemple de réussite nationale. Il avait créé Enron en 1985 et en avait fait le septième plus gros groupe américain. La croissance démesurée d'Enron s'est achevée en 2001, quand le courtier a fait faillite, grévé par 40 milliards de dollars de dettes, dettes qu'il avait cachées à ses actionnaires en truquant ses comptes. Ken Lay est alors devenu une des personnalités les plus détestées du pays. De nombreux employés d'Enron ne lui ont pas pardonné de les avoir encouragés à acheter des actions du groupe, quand leur PDG vendait ses titres, pour 300 millions de dollars. A l'annonce de son décès, des plaignants et des quidams enragaient que la mort l'ait soustrait à la prison. "Peut-être que c'est ainsi que Dieu a choisi de rendre justice", philosophait un ancien employé d'Enron qui a perdu 1,3 million de dollars. La mort de l'ex-baron de l'énergie complique les efforts de la justice pour saisir ses biens. L'affaire Enron, orphelin de sa triste star, se focalise désormais sur Jeffrey Skilling, l'ex-PDG du groupe dont la fortune est estimée à au moins 55 millions de dollars. Il risque en octobre d'écoper de dizaines d'années de prison. Comme son mentor, il affirmait être innocent. Le jour de sa condamnation, Kenneth Lay avait eu ce mot, pour sa défense : "Nous pensons que c'est Dieu qui a les choses en main et qu'il arrange les choses au mieux pour ceux qui aiment le Seigneur."