Élection Kadima a remporté une courte victoire aux élections législatives israéliennesSelon des résultats quasi définitifs annoncés mercredi 29 mars par la Commission électorale centrale après dépouillement de 99 % des bulletins, Kadima remporte 28 sièges sur 120, les travaillistes 20, le parti orthodoxe séfarade Shass 13, le Likoud (droite) 11 et le parti russophone d'extrême droite Israël Beitenou 12. Les retraités ont créé la surprise en obtenant 7 mandats, alors que les trois listes arabes ont remporté 10 sièges. Les résultats définitifs sont attendus dans la journée de mercredi.Après l'annonce des résultats, dans un discours prononcé devant ses partisans à Jérusalem, Ehoud Olmert, premier ministre par intérim, est revenu sur le thème central de sa campagne: il a annoncé son intention de procéder à des retraits partiels de territoires occupés en vue de tracer les frontières définitives de l'Etat juif. Il a formulé l'espoir d'y parvenir par le biais de négociations avec les Palestiniens mais, conformément aux promesses électorales de son parti, Kadima, arrivé en tête du scrutin d'après les sondages réalisés à la sortie des urnes, il s'est dit prêt à agir de manière unilatérale en cas de blocage du processus de paix."Je suis prêt à renoncer au rêve d'un Grand Israël. Nous sommes prêts à évacuer des juifs qui vivent dans des implantations pour vous permettre de réaliser votre rêve d'avoir un Etat", a dit M. Olmert. "Mais vous devez renoncer à votre rêve de destruction", a-t-il ajouté dans un appel direct au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas."Si les Palestiniens acceptent d'agir en ce sens, nous nous assiérons avec eux à la table des négociations afin de créer une nouvelle réalité dans la région. S'ils ne le font pas, nous prendrons notre destin entre nos mains (...) et dans ce cas-là nous agirons sans l'accord des Palestiniens. Le temps est venu d'agir", a-t-il dit.EFFONDREMENT DU LIKOUDMalgré la déception de responsables du Kadima, qui pariaient sur un meilleur score, le ministre de la défense, Shaul Mofaz, a affirmé que son parti avait obtenu un mandat clair pour diriger le futur gouvernement. "Kadima est le parti qui a gagné les élections et est maintenant prêt à accueillir à bras ouverts tout parti qui voudrait se joindre à nous", a-t-il déclaré.Ce scrutin, marqué par un taux de participation de 63,2 %, le plus bas de l'histoire d'Israël, signe l'effondrement de la droite nationaliste opposée à toute concession territoriale. Le Likoud et le PNR ne recueillent ensemble qu'une vingtaine de sièges, ce qui les empêche de constituer une coalition susceptible de faire barrage aux retraits unilatéraux de Cisjordanie. Le chef du Likoud, Benyamin Nétanyahou, a reconnu la cuisante défaite de son parti. "Il ne fait pas de doute que nous avons subi un coup dur. C'est le deuxième que nous recevons en cent jours après le départ de celui qui nous dirigeait", a-t-il dit en allusion au premier ministre, Ariel Sharon, dans le coma depuis une hémorragie cérébrale début janvier.La campagne à tonalité sociale du travailliste Amir Peretz a, en revanche, porté ses fruits, sa formation devenant un partenaire incontournable pour une future coalition dirigée par M. Olmert. "Nous allons constituer une société nouvelle, et le Parti travailliste sera l'axe central du prochain gouvernement", a dit M. Peretz devant des militants.
