Mort de Julio Cesar Turbay Ayala
Mort Julio Cesar Turbay Ayala, ancien président de la ColombiePrésident de la République de Colombie de 1978 à 1982, Julio Cesar Turbay Ayala est mort, mardi 13 septembre. Il était âgé de 89 ans.Son éternel noeud papillon et sa voix nasillarde auront marqué une époque. Il a occupé la scène politique pendant près d'un demi-siècle. "Il avait la passion du pouvoir", résume El Tiempo, le principal quotidien de Bogota.Habile politique, conciliateur imperturbable, Julio Cesar Turbay a su se faire des alliés solides au sein du Parti libéral, dont il a défendu les couleurs tout au long de sa carrière politique. Pour ses détracteurs, l'homme a incarné le clientélisme d'une classe politique plus douée pour l'intrigue politicienne que pour le débat d'idées.Julio Cesar Turbay Ayala est né le 18 juin 1916 à Bogota, dans une famille de commerçants d'origine libanaise installée sur la côte caraïbe. Il a de l'ambition et du charisme et entre en politique de bonne heure.Maire à l'âge de 21 ans, il sera conseiller municipal, conseiller régional, député, ministre, sénateur et ambassadeur avant d'être élu président de la République de la Colombie.En 1978, les dictatures sont nombreuses en Amérique latine. Et la guérilla urbaine du M19 faisait des siennes en Colombie. Dès son arrivée au pouvoir, Julio Cesar Turbay fait adopter un "statut de sécurité".L'ASSASSINAT DE SA FILLEL'état de siège est la norme. Syndicalistes et militants de gauche sont inquiétés. Le vol rocambolesque de 5 700 fusils dans une caserne de Bogota provoque la répression. La torture devient la règle.En 1979, le M19 prend d'assaut l'ambassade de la République dominicaine un jour de grand cocktail. Les guérilleros prennent en otage les diplomates, dont l'ambassadeur des Etats-Unis et le nonce apostolique. Le président Turbay accepte de négocier. Deux mois plus tard, le M19 libère les otages en échange d'un joli magot et de billets d'avion pour Cuba.Corpulent, sans formation universitaire, le chef de l'Etat devient la cible de l'humour populaire, qui raille son ignorance. Certaines de ses formules sont restées célèbres. "Il faut ramener la corruption à un niveau acceptable", avait-il déclaré.En 1986, dans un pays sous concordat qui refusait encore de reconnaître le divorce, Julio Cesar Turbay obtint du Vatican l'annulation de son premier mariage. Quatre enfants en étaient nés.A 70 ans, l'ex-président convole en secondes noces. Toutefois, sa vie privée n'échappe pas au drame de la violence colombienne. En août1990, sa fille Diana, journaliste de télévision, est enlevée par les "Extraditables", un groupe de narcotrafiquants aux ordres de Pablo Escobar. Elle est assassinée cinq mois plus tard, pendant que la police tente une opération pour la libérer.Jusqu'au jour de sa mort, Julio Cesar Turbay a tenté d'influer le cours de la politique colombienne.En 2004, il claquait la porte du Parti libéral pour fonder son propre parti, Nueva Patria ("nouvelle patrie"), avec pour seul programme la réélection du président Alvaro Uribe. Selon son épouse, "Julio Cesar était soucieux de laisser le pays en de bonnes mains".