Grève Journée de mobilisation nationale pour les salaires et l'emploi Hormis les questions de l'emploi et des 35 heures, celle du pouvoir d'achat est vraiment le "plat de résistance" du menu revendicatif de cette journée de grève.D'importantes perturbations dans les transports aériens, urbains et SNCF ont inauguré, jeudi matin 10 mars, une journée de grèves et de manifestations, où salariés du public et du privé ont décidé de conjuguer leurs forces pour obtenir une percée sur le front salarial et pour protester contre la politique sociale du gouvernement. La mobilisation de jeudi, après celle des lycéens, mardi, et des chercheurs, mercredi, est organisée à l'appel de la quasi-totalité des syndicats. Ils ont retenu les thèmes fédérateurs de la défense du pouvoir d'achat, de l'emploi et des 35 heures, qui recueillent un écho favorable dans l'opinion et chez les salariés du public comme du privé, alors que le taux de chômage a franchi les 10 % de la population active.Dès jeudi matin, tôt, la journée s'annonçait difficile pour le public avec de fortes perturbations de trafic.Des mouvements de grève de différentes catégories déstabilisaient notamment le trafic dans les aéroports parisiens, avec seulement 25 % des vols à l'aéroport d'Orly, Roissy fonctionnant à 75 %, selon Aéroports de Paris (ADP). La moyenne des retards des vols est de 45 minutes sur la France.En matinée le trafic à la RATP et à la SNCF était dans l'ensemble conforme aux prévisions, bien que ponctuellement un peu meilleur.La SNCF a annoncé en moyenne, seulement 50 % de TGV, avec un service "quasi normal" pour les Eurostar et Thalys. Environ 30 % des trains Corail devaient circuler, et le trafic des TER (trains express régionaux) être assuré entre 25 % et 50 % seulement. Pour les Parisiens, la RATP indique que le métro compte une rame sur quatre, le RER A une rame sur deux.Deux tiers des bus sont en circulation et pour les tramways, le trafic est assuré à 75 % sur la ligne T1 et reste normal sur la T2.En province, des préavis de grève "de 24 heures ou moins" ont été déposés dans 55 villes (autobus, tramway, etc.).A l'éducation nationale, le SNUIPP-FSU, principale fédération d'enseignants dans le primaire, estime à 60 % le taux des grévistes dans les écoles maternelles et élémentaires.150 MANIFESTATIONS PRÉVUES EN FRANCECette nouvelle mobilisation syndicale est la troisième depuis le début de l'année. Elle s'annonce aussi la plus puissante, la CGT faisant état de "plusieurs milliers d'appels" à des arrêts de travail, avec quelque 150 manifestations prévues partout en France.Mise à part la CFE-CGC, qui s'est abstenu, et la CFTC, qui ne manifeste pas pour ne pas nuire à la candidature de Paris au Jeux olympiques de 2012, les dirigeants syndicaux prendront place à 14 heures à la tête du défilé parisien où sont attendus des dizaines de milliers de personnes.Légèrement excentré, le parcours Italie-Nation, a été choisi pour éviter de perturber la visite du Comité international olympique (CIO).Après la polémique sur la concomitance de la venue à Paris de la délégation du CIO, un petit air consensuel, paradoxalement, se fera entendre au sein des cortèges. Certains syndicats ayant appelé à l'action, mais qui soutiennent aussi la candidature de Paris aux JO, entendaient l'exhiber dans la rue avec force drapeaux et badges aux couleurs de la capitale.LA QUESTION DU POUVOIR D'ACHATReste qu'hormis les questions de l'emploi et des 35 heures, celle du pouvoir d'achat est vraiment "le plat de résistance" du menu revendicatif.Les syndicats arguent des "résultats mirobolants" des entreprises du CAC 40 et de la distribution de larges dividendes aux actionnaires pour réclamer le dû des salariés : dans la fonction publique, ils évaluent à 5 % la perte du pouvoir d'achat depuis 2000. Dans le privé, la CGT la chiffre entre 5 % et 6 % en trois ans.Le gouvernement, qui se veut "attentif", a d'ores et déjà fait un geste avec l'annonce d'une réunion anticipée, le 18 mars, de la commission nationale de la négociation collective réunissant les partenaires sociaux et l'Etat. Sans attendre, Jean-Louis Borloo a réclamé l'ouverture de négociations salariales dans les branches professionnelles.Reste que l'Etat employeur ne semble pas décider à aller plus loin vis-à-vis de ses propres salariés, si l'on en croit le ministre de la fonction publique, Renaud Dutreil, qui a affirmé n'avair pas "de nouveau mandat" pour négocier.Bernard Thibault a renforcé la pression sur un gouvernement soucieux des risques d'interférence avec l'enjeu référendaire sur l'Europe : "Le processus revendicatif va s'installer durablement si de réelles négociations", notamment sur les salaires, "ne s'ouvrent pas", a prévenu le secrétaire général de la CGT.Avec AFPS'informer sur les perturbations dans les transportsLa liste des différents canaux d'informations à disposition des usagers de la SNCF :- téléphone : 36 35 pour les TGV, Corail, TER, Eurostar, Thalys, Elipsos, Artesia et Lyria ;08 05 70 08 05 : pour les trains transiliens (région parisienne) ;01 53 33 18 30 : pour le fret et les transports de conteneurs ;01 45 19 16 92 : pour le fret et autres transports de marchandises.- Internet : www.sncf.com : pour les TGV, Corail, TER, Eurostar, Thalys, Elipsos, Artesia et Lyria ;www.abcdtrains.com : pour les transiliens ;www.thalys.com : pour les Thalys ;www.eurostar.fr : pour les Eurostar.A la RATP, la direction invite les voyageurs à consulter les services d'information suivants :- serveur vocal : 08 10 03 04 05 (n° Azur, tarif local) ;- Internet : www.ratp.fr ;- pour contacter un téléconseiller : 08 92 68 77 14 (0,34 euro/mn) ;- Minitel : 3615 RATP (0,20 euro/mn).
