Anniversaire Journée de deuil national / Les cérémonies officielles du dixième anniversaire du génocide au Rwanda culmineront mercredi avec l'inauguration d'un tout nouveau mémorial national à Kigali. Un rassemblement solennel au stade de la capitale est 10 ans du déclenchement anniversaire du génocide au Rwanda...organisé en présence de nombreux dirigeants étrangers. Le mémorial de Kigali, construit il y a plusieurs années sur la colline de Gisozi à Kigali, a été entièrement modifié à l'approche du dixième anniversaire du déclenchement du génocide au Rwanda, commémoré mercredi. L'organisation non-gouvernementale britannique Aegis Trust en a fait un véritable musée avec une exposition permanente sur les causes et les conséquences du génocide, qui a fait environ 800.000 morts selon l'ONU. Ce centre, dont les travaux se poursuivaient toujours à deux jours des commémorations, sera inauguré mercredi matin. Le programme officiel prévoit également l'inhumation, dans les tombeaux géants du mémorial, des ossements de plusieurs victimes qui n'avaient pas reçu de sépulture décente jusqu'ici. Deux minutes de silence et des discours Mercredi toujours, les personnalités se rassembleront au stade Amahoro ("Paix", en kinyarwanda, la langue nationale), le principal de Kigali, dont les tribunes peuvent accueillir 25.000 personnes. Des prières seront récitées, et le public observera à midi deux minutes de silence en hommage aux victimes du génocide, avant d'écouter des témoignages de rescapés. Suivront une série de discours, dont ceux d'un représentant des invités étrangers et du président rwandais, Paul Kagame. Dans la soirée, une veillée sera organisée dans le stade. Entre temps, en fin d'après-midi, aura lieu l'inauguration au "Camp Kigali", siège de l'état-major de l'armée rwandaise, d'un autre mémorial, dédié aux dix casques bleus belges tués le 7 avril 1994, au premier jour du génocide. En prélude à ces cérémonies, une conférence internationale sur le génocide s'est ouverte dimanche à Kigali, avec pour thème "Prévenir et bannir à jamais le génocide grâce à une solidarité universelle agissante". Y participent des rescapés, des historiens, des spécialistes internationaux du génocide et des avocats. Le monde accusé Le temps fort de ce colloque a été l'intervention du général canadien à la retraite Roméo Dallaire, commandant de la Mission des Nations unies au Rwanda (MINUAR) avant et pendant le génocide. Le général a déclaré mardi que la communauté internationale était "criminellement responsable" pour avoir "abandonné" le Rwanda à l'époque. Il avait déjà accusé sa hiérarchie à l'ONU de lui avoir refusé en janvier 1994 l'autorisation de démanteler des caches d'armes au Rwanda, au motif que "cela ne figurait pas dans le mandat de la MINUAR". Le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, blâmé pour son inaction, s'adressera mercredi à la Commission des droits de l'homme de l'ONU. Les commémorations se poursuivront ensuite du 8 au 13 avril avec une semaine de deuil national. Minute de silence et drapeaux en berne en France Une minute de silence "sera observée mercredi dans tous les lieux publics français et les drapeaux seront mis en berne" à l'occasion de la commémoration du 10ème anniversaire du génocide rwandais, a annoncé mardi le Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Renaud Muselier. "Nous voulons faire état de notre compassion, de notre respect et rendre ainsi hommage à la mémoire des victimes du génocide rwandais" a ajouté dans un communiqué Renaud Muselier qui représentera la France aux cérémonies de commémoration du génocide mercredi à Kigali. "La France vient témoigner de son devoir d'humanité, mais aussi de son devoir de vérité et d'action, a-t-il poursuivi." Pour Paris, "la communauté internationale doit avoir une action collective et légitime, elle doit tirer les leçons du génocide de 1994 en insistant sur la prévention et en se dotant d'une capacité accrue à réagir sans délai à de telles situations de crise".