Mort de Joseph Herman
Mort Joseph Herman, spécialiste des langues romanesLe linguiste hongrois Joseph Herman est mort dimanche 9 octobre, près de Budapest. Il était âgé de 81 ans.Né le 18 août 1924, membre de l'Académie hongroise des sciences, bien connu des linguistes français, notamment des latinistes et des spécialistes des langues romanes, Joseph Herman avait des liens forts avec la France depuis ses années de jeunesse. Après ses études supérieures à Budapest, il complète sa formation à Paris, notamment à l'Ecole normale supérieure.A Paris, où il se sent très à l'aise dans l'ambiance universitaire, il suit les enseignements de grands maîtres comme Emile Benveniste, Alfred Ernout, Michel Lejeune, Léon Wagner, qui exercent sur lui une forte influence et contribuent à le convaincre du caractère fondamental de l'enseignement de Saussure.Rentré à Budapest avec un doctorat de la Sorbonne, Joseph Herman commence une carrière de chercheur à l'Institut de linguistique de l'Académie des sciences, puis à l'Ecole supérieure des langues étrangères, au début des années 1950.Il passe de là à l'université Eötvös Lorand de Budapest, où il prend la direction de la chaire de romanistique. Il sera nommé professeur en 1962. Paris l'accueille deux fois comme associé : la Sorbonne en 1963-1964 et la IVe section de l'Ecole pratique des hautes études en 1981. Il est également invité par d'autres universités étrangères et sa carrière se termine à l'université de Venise en 1999.Très tôt attiré par les problèmes relatifs au passage du latin aux langues romanes, Joseph Herman voulait maîtriser les mécanismes d'une évolution au cours de laquelle des processus apparemment spontanés n'en sont pas moins régis par des lois.De solides études classiques donnaient des bases sûres pour cette étude. Son projet était de faire progresser notre connaissance des facteurs qui produisent ces changements et des modalités de leur action sur les productions des sujets parlants.Joseph Herman a exposé les résultats de ses recherches dans de nombreuses publications. De sa première thèse soutenue en Hongrie est sorti un livre : La Formation du système roman des conjonctions de subordination (Berlin, 1963) ; les origines des processus romans ont fait l'objet d'un essai : Le Latin vulgaire (1967), suivi plus récemment par Du latin aux langues romanes (Tübingen, 1990).