Annonce John Roberts confirmé par le Sénat comme juge à la Cour suprême Le Sénat américain a élu, jeudi 29 septembre, le conservateur, John Roberts, au poste de juge féderal à la Cour suprême. Le Sénat américain a définitivement confirmé, par 78 voix contre 22, jeudi 29 septembre, la nomination à vie du juge conservateur John Roberts à la présidence de la Cour suprême. Agé de 50 ans, ce juge à la cour d'appel fédérale de Washington, collaborateur des administrations de Ronald Reagan et de George Bush père, devrait remplacer dès lundi l'ultra-conservateur William Rehnquist, mort au début du mois d'un cancer.  VOTER "SELON SA CONSCIENCE" S'il s'est ébloui par la maîtrise et la "brillante intelligence de juriste" de M. Roberts, l'état-major du parti démocrate a cependant voté contre lui. Il lui reproche de ne s'être pas engagé en faveur de droits fondamentaux, concernant notamment les femmes et les minorités. Mais plusieurs sénateurs influents de l'opposition ont préféré lui accorder le "bénéfice du doute" et leurs voix. Cette dispersion du groupe démocrate, appelé à voter"selon sa conscience", révèle ses interrogations sur la stratégie à suivre dans la bataille à venir, portant sur le deuxième poste vacant à la Cour Suprême. Ce siège est occupé jusqu'à présent par la juge conservatrice modérée Sandra Day O'Connor, démissionnaire, qui incarne le centre idéologique de la Cour. "GALVANISER LA DROITE DURE" Les démocrates ont appelé à la remplacer par un candidat de consensus. Mais la droite religieuse a eu beau jeu de souligner que "si les démocrates du Sénat s'opposent au très populaire juge Roberts, alors ils s'opposeront à tout candidat républicain", selon les termes de Tony Perkins, du Family Research Council. De fait, la gauche ne se faisait guère d'illusion. Le président Bush, qui est à la fois au plus mal dans les sondages et sous le coup de l'inculpation de l'un de ses proches au Congrès, fera probablement un choix propre à satisfaire la base de son électorat. "La meilleure façon de galvaniser la droite dure, c'est de lui donner les juges qu'elle veut", a prédit la présidente de l'organisation progressiste Alliance for Justice Nan Aron, prête à en découdre.