Mort de Joël Le Tac

Mort Joël Le Tac, ancien député gaulliste de Paris Joël Le Tac, compagnon de la Libération, ancien député (UNR) de Paris et ancien directeur de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), est mort, samedi 8 octobre, à Maisons-Laffitte (Yvelines). Il était âgé de 87 ans. Gaulliste convaincu, Joël Le Tac a été grand reporter à Paris Match avant d'entamer une longue carrière de député, spécialisé dans l'audiovisuel, et de diriger l'Institut national de l'audiovisuel de 1981 à 1982. La vie de ce compagnon de la Libération, né le 15 février 1918 à Paris, a toujours été marquée par son engagement derrière le général de Gaulle dès juin 1940. Il avait ainsi présidé le comité du oui au référendum de 1960 sur l'autodétermination en Algérie. En 1981, il soutenait la candidature de Jacques Chirac au premier tour de l'élection présidentielle avant d'être le seul parlementaire gaulliste à appeler à voter au second tour pour François Mitterrand. Joël Le Tac rejoint le général de Gaulle dès le 25 juin 1940 à Londres. Membres des SAS de la France libre, il est parachuté le 15 mars 1941 en Bretagne, où il va mener d'importantes opérations de sabotage et de renseignements. Arrêté en février 1942 à Rennes par la police allemande, il est déporté en juillet 1943 au camp du Struthof, en Alsace, puis connaît les camps de Dachau, Neuengamme, Dora où il arrive seul survivant de son wagon dans lequel étaient entassés cent déportés. Libéré en avril 1945 à Bergen-Belsen, il est fait compagnon de la Libération en novembre. Après la guerre, Joël Le Tac rejoint le bataillon français de l'ONU en Corée en janvier 1952. Un an plus tard, il entame une carrière de journaliste et fait de nombreux reportages en Indochine. Il sera l'auteur notamment d'un des premiers articles sur la Toussaint 1954 qui avait marqué le début de l'insurrection algérienne. Joël Le Tac est élu député de Paris en 1958, puis réélu sans interruption jusqu'en 1981 où il est battu par Bertrand Delanoë, jeune cadre socialiste. En 1959, il devient secrétaire général de la Fédération UNR de la Seine et vice-président de la commission des affaires culturelles et sociales de l'Assemblée nationale. Il se spécialise dans l'audiovisuel. En 1968, il est nommé rapporteur général de la commission sur la publicité clandestine à l'ORTF, puis rapporteur spécial du budget de la radio-télévision, mettant en cause à plusieurs reprises la gestion de l'ORTF. En août 1981, Joël Le Tac sera nommé par François Mitterrand président de l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Il quittera l'institut quinze mois plus tard, mécontent du manque de moyens qui lui étaient donnés. Bertrand Delanoë, maire (PS) de Paris, a salué dimanche 9 octobre "l'intelligence et la droiture" de l'ancien député de Paris.