Annonce Jeremy Irons en VRP du prince CharlesLe prince Charles d'Angleterre dirige la plus ambitieuse des fondations du royaume, le Prince's Trust. Cette organisation d'aide aux jeunes laissés-pour-compte, qu'il a fondée en 1976, après avoir quitté la Royal Navy, est devenue une grosse institution qui emploie sept cents personnes et sept mille volontaires. La fondation "cible" en priorité tous ceux qui, âgés de quatorze à trente ans, sont abandonnés ou vulnérables : drogués, handicapés, élèves en échec scolaire, chômeurs de longue durée, délinquants légers, prisonniers. Depuis sa création, plus d'un demi-million de jeunes ont bénéficié de son aide.Les nombreuses subventions, notamment de Bruxelles, ne suffisent pas pour alimenter le gros budget de la fondation : 52 millions de livres (78 millions d'euros). Le Prince's Trust "lève" donc des fonds par tous les moyens honorables, en mobilisant deux univers privilégiés, celui de la mode et celui du rock, réunis le temps d'une soirée de gala. La première du genre fut organisée à Londres en 2003 ; la seconde aura lieu à Monaco lundi 17 octobre. Elle sera co-présentée par deux célébrités anglaises, l'ancien mannequin Jerry Hall et l'acteur Jeremy Irons.Devant un cappuccino, dans un café à la mode de Picadilly, Irons explique au Monde comment et pourquoi il est devenu ambassadeur occasionnel du Prince's Trust. Il connaît et apprécie Charles depuis plus de vingt-cinq ans. "Sa fondation a fait vibrer une corde en moi, raconte l'acteur, parce que je m'intéresse depuis longtemps aux prisons et à ceux qui s'y trouvent. Nombre d'entre eux ont manqué de chance, ont eu un départ difficile dans la vie et sont tombés du mauvais côté de la barrière. Lorsqu'ils sont en prison, et lorsqu'ils en sortent, il est important de leur tendre la main, de leur redonner confiance pour qu'ils puissent retrouver le chemin de la vie. C'est ce que fait la fondation."Jeremy Irons n'a aucun état d'âme avec le "charity business". "J'ai la chance d'être un peu connu grâce au métier que j'aime, dit-il. Nous, les gens du spectacle, nous avons reçu plus que nous ne méritons. Et nous en sommes conscients. Cela me fait plaisir de redonner un peu de ce que j'ai reçu. C'est une émotion égoïste, mais pourquoi pas ? De toute façon, je n'ai pas bonne conscience pour autant." L'acteur anglais déteste l'idée de vivre dans une société où l'Etat s'occuperait de tout. "Il y a un écart tellement énorme entre les besoins des gens et les moyens gouvernementaux ! Tous ceux qui le peuvent doivent mettre un peu d'huile dans les rouages de la société", explique-t-il. Aussi ne craint-il pas de se compromettre. "Vraiment, cela ne me posera aucun problème à Monaco de boire un verre de champagne avec quelqu'un qui offrira 1 000 livres pour la bonne cause", dit-il.
