Annonce Jean Tiberi a été mis en examen dans le dossier des "faux électeurs" Un mois après avoir été blanchi dans l'enquête sur les HLM de Paris, l'ancien maire de Paris, Jean Tiberi, est rattrapé par la justice. Il a été mis en examen, lundi 21 mars, dans l'enquête sur les faux électeurs du Ve arrondissement parisien. L'actuel maire du Ve arrondissement et député UMP est poursuivi pour "manœuvres frauduleuses de nature à altérer la sincérité du scrutin" de 1997. A l'annonce de cette procédure, Jean Tiberi, qui avait jusque-là le statut de témoin assisté, a affiché son étonnement. "Ces poursuites me stupéfient car il n'y a dans le dossier aucun commencement de preuve matérielle à mon égard. Il n' a qu'une personne qui me met en cause et ses déclarations ne sont pas étayées", a déclaré M. Tiberi. "Je ne me suis jamais occupé d'inscriptions électorales et aucune personne n'affirme dans le dossier que j'ai proposé un avantage en échange d'une inscription sur les listes du Ve", a poursuivi M. Tiberi. PLUS DE 7 000 INSCRIPTIONS FRAUDULEUSES Le dossier pourrait être renvoyé avant la fin de 2005 devant le tribunal correctionnel, ce qui laisse présager un possible procès en 2006. Les juges Jean-Louis Périès et Baudoin Thouvenot s'appuient sur une enquête qui a montré qu'au moment des élections législatives de 1997, 7 228 personnes étaient inscrites frauduleusement sur les listes du Ve arrondissement. Les enquêteurs ont découvert que 3 315 d'entre elles avaient voté lorsque Jean Tiberi avait été élu député avec 2 725 voix d'avance sur la candidate socialiste Lyne Cohen-Solal. Les "faux électeurs", inscrits sur les listes du Ve alors qu'ils ne résidaient pas dans l'arrondissement, auraient accepté de prendre part au vote en échange d'avantages tels que des places en crèche ou des logements sociaux. Une douzaine de personnes sont déjà mises en examen dans cette affaire, dont Xavière Tiberi, épouse de l'ancien maire, Anne-Marie Affret, adjointe à la mairie du Ve, l'ex-secrétaire général de la marie du Ve Raymond Nentien et l'ancien maire RPR du même arrondissement de 1995 à 2001, Jean-Charles Bardon. Elles sont soupçonnées d'avoir procédé à la falsification des listes et aux envois de cartes d'électeurs et de fausses domiciliations dans le Ve aux personnes recrutées. Le scandale avait éclaté peu après le scrutin de 1997 à la suite d'une plainte des Verts et du Parti socialiste. Le Conseil constitutionnel avait validé pour sa part l'élection tout en constatant des "irrégularités". Jean Tiberi a toujours nié les faits, affirmant qu'aucun élément du dossier ne le mettait en cause. La justice se fonde cependant sur une déclaration de Raymond Nentien affirmant que le député-maire lui avait ordonné de continuer les inscriptions litigieuses sur les listes électorales en 1996 alors qu'il s'inquiétait des suites possibles de l'affaire.Les enquêteurs considèrent également qu'il ne pouvait ignorer les manœuvres imputées à son épouse et ses collaborateurs. Jean Tiberi a bénéficié en février d'un non-lieu dans un autre dossier visant le financement présumé occulte de l'ex-RPR par le biais des marchés publics des HLM de Paris.Il avait alors annoncé son intention d'être candidat à la candidature UMP à la mairie de Paris en 2007. Avec Reuters et AFP