Condamnation Jean-Pierre Schilte condamné à six ans de prison pour viols sur une mineure La cour d'assises des Hauts-de-Seine a condamné jeudi soir l'ancien directeur de l'hôpital psychiatrique d'Antony (Hauts-de-Seine) Jean-Pierre Schilte à six ans de prison avec mandat de dépôt à l'audience pour des agressions sexuelles et viols sur une fillette âgée de 9 ans à l'époque des faits.Jugé depuis mercredi matin, M. Schilte, 62 ans, a également été condamné à un suivi socio judiciaire de dix ans à l'issue de sa peine, dont le non-respect par l'intéressé est passible d'une peine supplémentaire de quatre ans de prison.En début de soirée, l'avocat général Jacques Hossaert avait requis une peine de dix années d'emprisonnement. "Pour ces deux enfances (il y avait deux victimes, ndlr), qui de manière très différente mais très grave, ont été saccagées (...), je vous demande de le condamner à 10 années de réclusion criminelle", avait-il lancé au jury.Pointant le "doute" planant sur les faits criminels reprochés à son client, l'avocate de l'accusé, Me Florence Rault, avait de son côté plaidé qu'il "serait tout à fait inadapté d'infliger à M. Schilte une peine d'emprisonnement au cours de laquelle il ne pourrait pas continuer à faire ce travail sur lui-même", une psychothérapie engagée après son interpellation en "Ce qui est le plus à reprocher à M. Schilte, c'est que dans les deux cas, il a refusé à ces deux personnes (les victimes, ndlr) le statut d'être humain", en les voyant comme des "choses", des "objets sexuels", et en refusant d'admettre sa culpabilité, avait encore estimé M. Hossaert.M. Schilte a été condamné pour "viol aggravé" et "agressions sexuelles" sur une fillette âgée de 9 ans à l'époque des faits en 2000. La victime, qui a subi ses assauts pendant plus d'un an, avait été placée chez lui par l'Aide sociale à l'enfance (ASE), la famille Schilte étant famille d'accueil.L'ancien directeur d'hôpital a également été condamné pour "corruption de mineure", en l'occurence pour avoir incité une fillette de 12 ans à l'époque des faits en 1998, elle aussi placée chez les Schilte, à regarder un film pornographique avec lui, pendant qu'il se masturbait. La fillette avait résisté.Mercredi soir et jeudi, l'épouse de l'accusé et ses trois enfants avaient été entendus par la cour, venant renforcer les soupçons pesant sur Schilte.M. Schilte a toujours nié avoir des films X chez lui. Son fils Charly, 27 ans, se souvient que "vers 8 ou 10 ans", il a surpris son père se masturbant devant un film X "en cassette vidéo".La victime la plus âgée l'accuse d'avoir voulu la forcer à regarder un film X avec lui? "Je n'avais même pas de magnétoscope à l'époque", prétend-il. "Vous aviez un magnétoscope, c'est dans le dossier", le coupe la présidente de la cour. "En tout cas, je n'avais pas de films pornographiques", continue Schilte.Envers et contre tout, l'ancien notable d'Antony a suivi la même ligne de défense durant tout le procès, qu'il a résumée lui-même naïvement jeudi matin: "je reconnais tout ce qui n'est pas criminel", c'est-à-dire les agressions sexuelles - des attouchements répétés - et la corruption de mineur.
