Condamnation Jean-Pierre Roux-Durraffourt condamné à la réclusion criminelle à perpétuitéJean-Pierre Roux-Durraffourt a été condamné mardi soir 29 mars à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une mesure de sûreté de 22 ans par la cour d'assises d'Indre-et-Loire, pour avoir tué quatre personnes et en avoir blessé sept autres en octobre 2001 à Tours. Au cours de ce procès, M. Durraffourt, 47 ans, était jugé pour tentatives d'assassinats, tentatives de meurtres sur un militaire de la gendarmerie et sur un fonctionnaire de la police nationale. Le 29 octobre 2001 au matin, Jean-Pierre Roux-Durraffourt, père de trois enfants, divorcé, cheminot et conducteur d'engins, avait pendant environ une heure semé la terreur à Tours. Armé d'une carabine 22 long rifle, portant une cagoule, il avait sillonné les rues, tuant quatre passants au hasard, en blessant sept autres, dont trois policiers et un gendarme. Il avait finalement été blessé au thorax par un policier puis arrêté et incarcéré à la maison d'arrêt de Tours."Nous avons en face de nous celui qui a distribué la mort comme dans un jeu de foire et qui n'a pas le courage de se regarder, de faire face à l'horreur de ses crimes", a assèné d'entrée l'avocat général Jean-Michel Cailliau. "Les faits sont incontestables. Toutes les balles qui ont touché les victimes provenaient de l'arme de l'accusé", a souligné le magistrat avant d'insister sur le fait que "les experts ont été unanimes à relever l'état de dangerosité de l'accusé"."PAS CONSCIENT""Roux-Durraffourt est un individu lâche, profondément menteur, manipulateur, affabulateur, cynique et égocentrique à toutes épreuves. Un ours social mais pas un malade", a déclaré encore l'avocat général. "Je veux que le verdict apporte à l'accusé la preuve que personne n'est dupe de sa manœuvre et lui donne le temps de méditer sur sa lâcheté et la monstruosité de ses actes", a terminé Me Cailliau devant un Jean-Pierre Roux-Durraffourt imperturbable dans son box."Et s'il n'en reste qu'un". C'est par cette phrase que Me Henri Leclerc a commencé sa plaidoirie de la défense. Puis d'une voix forte, il a enchaîné : "Cet homme est-il malade ? Oui. Nous le tenons par le dossier. C'est un homme malade, pris de délire, en crise. Une personnalité paranoïaque pathologique, selon les experts"."Il n'était pas libre, pas conscient aux moments des faits, ne contrôlait pas ses actes, vous ne pouvez pas le condamner au maximum", a plaidé l'ancien président de la Ligue des droits de l'homme. Auparavant Me Jean-Michel Sieklucki avait plaidé également la maladie. "Le destin a placé la maladie sur sa route. Elle va s'immiscer : phobie, obsession, délire de persécution". "L'accusé est du côté de la psychose, de l'autre côte de la ligne. Cela doit être pris en compte dans la peine" a insisté Me Sieklucki. Son fils Jacques, également avocat de la défense, s'est attardé sur la préméditation "qui n'existe pas. Imaginer ce n'est pas préméditer". Avant que quitter son box pour le délibéré, l'accusé, invité par le président à s'exprimer, a une nouvelle fois répété d'une voix neutre : "Je regrette ce qui s'est passé ce matin-là".
