Visite Jean Paul II parmi les malades de Lourdes Plus que jamais marqué par la douleur et la maladie, le pape a tenu samedi, au premier jour de sa visite à Lourdes, à saluer fraternellement les milliers de malades venus à sa rencontre. Jean Paul II a exprimé son "émotion" d'avoir "atteint le terme" de son pèlerinage. Lourdes, qualifiée par Jean Paul II de "temple de la souffrance humaine", a accueilli samedi le pape, malade parmi les malades et parfois même au bord du malaise, pour un pèlerinage de 31 heures à l'occasion de la fête de l'Assomption, marquant cette année le 150ème anniversaire de la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception. L'état physique du pape, qui a laissé voir son "émotion" d'avoir "atteint le terme" (le but) de son pèlerinage, a fluctué au cours de la journée: en relative bonne forme physique à son arrivée à l'aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées, au bord de l'effrondrement lors de sa première halte à la grotte des sanctuaires, à nouveau plus réactif en fin d'après-midi, au début de la méditation du rosaire qui l'a conduit en papamobile à travers les sanctuaires, et encore épuisé à la fin de la procession de près de deux heures.A la grotte de Massabielle, Jean Paul II voulait s'adresser aux malades, nombreux à venir à Lourdes, pour leur dire qu'il partageait avec eux "un temps de vie marqué par la souffrance physique mais non pour autant moins fécond dans le dessein admirable de Dieu". Mais, handicapé par de sérieuses difficultés d'élocution dues à sa maladie de Parkinson, il a dû renoncer à prononcer lui-même son message, qui a été lu par le cardinal français Roger Etchegaray. Dans sa lecture du rosaire, en fin d'après-midi, sous un chaud soleil, le pape a été accompagné par des groupes de malades, de soignants et de prêtres ainsi que par Jean Vanier, le fondateur de l'Arche qui accueille des handicapés mentaux.Lourdes en quelques chiffres15 000 habitants6 millions de visiteurs en 2003400 000 bains par an aux piscines alimentées par l'eau de source de la grotte700 tonnes de cierges brûlées par anMoins de pèlerins que prévuEn fin de matinée, le souverain pontife avait été accueilli à l'aéroport par le président Jacques Chirac et son épouse. Le chef de l'Etat a rappelé que "la France et le Saint-Siège se rejoignent dans le combat pour un monde qui place l'homme au cœur de tout projet", pour l'affirmation d'"une conscience universelle" et la défense des valeurs de paix, de liberté, de solidarité. Il a salué en Jean Paul II l'"inlassable pèlerin", le "pasteur universel et homme de paix". Jean Paul II, qui avait alors tenu à prononcer l'intégralité de son discours, a souhaité que les célébrations qui marqueront dimanche l'anniversaire du débarquement allié en Provence "favorisent la concorde entre les peuples". Le pape a également rendu hommage "au grand patrimoine de culture et de foi qui a marqué l'histoire" de la France.Si les pèlerins se sont pressés nombreux samedi sur le trajet du cortège pontifical, en fin d'après-midi le niveau de fréquentation dans la cité mariale restait encore incertain. Indice d'une fréquentation plus faible qu'escompté: selon la SNCF, l'affluence dans les navettes ferroviaires mises en place dès 6 heures au départ des gares voisines de Tarbes et Pau était samedi très modérée. Samedi soir, la préfecture évaluait le nombre de pèlerins à environ 100.000, tout en indiquant attendre encore de nombreuses arrivées de visiteurs durant la nuit.
