Mort de Jean Leymarie

Mort Jean Leymarie, historien d'art Historien d'art et ancien directeur du Musée national d'art moderne, Jean Leymarie est mort, jeudi 9 mars, à Paris. Il était âgé de 86 ans. Né à Gagnac (Lot) le 17 juillet 1919, dans une famille de cultivateurs, Jean Leymarie entre dans les musées en 1945 après des études de lettres à Toulouse et à Paris. Conservateur du Musée de Grenoble de 1950 à 1955, Jean Leymarie enseigne ensuite longuement dans les universités de Lausanne et de Genève et publie les premiers volumes d'une oeuvre d'historien de l'art aussi abondante que variée. Des ouvrages d'initiation ou de synthèse consacrés à L'Impressionnisme (1955), La Peinture hollandaise (1956) ou Le Fauvisme (1959) alternent avec des monographies : Derain (1949), Braque (1961), Soutine (1964). Entre-temps, Jean Leymarie a quitté l'université pour revenir au musée. Dans le contexte délicat de l'après-Mai 68, il est appelé en 1969 à remplacer Bernard Dorival à la tête du Musée national d'art moderne, alors installé au Palais de Tokyo. Il y entreprend une réorganisation des collections et des équipes qui doit préparer le transfert du musée au Centre Pompidou et les ouvrir aux formes les plus contemporaines de la création. Simultanément, il prend l'initiative de nombreuses manifestations. Au Palais de Tokyo, il expose Man Ray et Rothko en 1972, Chaissac et le futurisme italien en 1974. A l'Orangerie, il montre Max Ernst (1971), Soutine (1973), Braque (1974) ; au Grand Palais, Léger (1971) et Miro (1974). Ces choix dessinent une politique muséale. Il s'agit de continuer à affirmer publiquement l'importance des artistes de la première moitié du XXe siècle, que les musées français ont méprisés jusqu'en 1945 - Braque et Léger autant que Matisse et Picasso, absents des collections nationales avant guerre. Mais il s'agit aussi de faire place à la génération du surréalisme, qui n'avait alors bénéficié que de peu d'attention et d'encore moins d'acquisitions de la part du MNAM. Par son action, Jean Leymarie contribue alors à rattraper autant que faire se peut le retard accumulé en la matière depuis les années 1920. A l'ouverture du Centre Pompidou, Jean Leymarie est nommé directeur des études à l'Ecole du Louvre et surtout directeur de l'Académie de France à Rome, poste qu'il occupe jusqu'en 1984. A la Villa Medicis, il a la difficile tâche de succéder à Balthus, qui dirigeait la Villa depuis 1960 et auquel le lient admiration et respect. En témoigne l'ouvrage qu'il lui consacre en 1978, premier grand livre sur le peintre. Son action s'inscrit donc dans la logique de celle de son illustre prédécesseur. De retour à Paris, il continue à oeuvrer en faveur des artistes qu'il estime et à écrire sur eux : Tal Coat (1992), Fenosa (1993), Schauer (1994) ou Rouvre (1998).