Annonce Japonais et Européens ne sont pas tombés d'accord sur le réacteur ITER Les discussions se sont terminées sans accord en Autriche.Les négociateurs européens espéraient, mardi 9 novembre à Vienne, arracher un accord international en faveur de la construction du réacteur de recherche sur la fusion nucléaire ITER dans le sud de la France, à Cadarache (Bouches-du-Rhône). La construction et l'exploitation du réacteur représentent un investissement de l'ordre de 10 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros) sur trente ans. Les discussions se sont achevées en fin de journée sans aucun accord.La candidature de Cadarache est en concurrence avec celle de Rokkasho, un village situé à une soixantaine de kilomètres de la ville d'Aomori, qui abrite les installations japonaises du combustible nucléaire : le site d'entreposage définitif des déchets à faible radioactivité ; une usine d'enrichissement et la première usine commerciale de retraitement en voie d'achèvement. Le projet ITER est la promesse de nouvelles retombées économiques pour une région où des sommes considérables ont déjà été dépensées afin de lui faire accepter l'idée de devenir le plus grand site nucléaire nippon. Ces largesses ont permis la construction d'infrastructures modernes dans une zone connue surtout, auparavant, pour sa production de pommes.Lors de contacts bilatéraux, lundi 8 novembre, la délégation européenne a tenté de trouver un accord avec le Japon, afin que celui-ci se retire de la course. La partie ne semblait pas gagnée, mardi matin, un accord étant jugé "possible sans être acquis". Tokyo a fait savoir depuis qu'il maintenait sa candidature. En échange d'un renoncement, les Européens proposent des contreparties aux Japonais en leur confiant une partie des programmes scientifiques pour une contribution financière réduite. La candidature européenne est soutenue par la Russie et la Chine, tandis que celle du Japon est appuyée par les Etats-Unis et la Corée du Sud. "Dans l'hypothèse d'un ralliement du Japon, la Corée soutiendra l'Union européenne, et les Etats-Unis feront probablement de même, car ils n'ont jamais voulu construire ITER chez eux", estime un diplomate.SAVOIR-FAIRE DE LA FRANCE"Les Japonais n'ont pas encore lâché, les Européens ne lâcheront jamais, les négociations continuent", poursuit un autre. A l'initiative de la France, qui voit dans ce projet un bon moyen de renouveler son savoir-faire nucléaire, les Vingt-cinq ont commencé, mi-octobre, à étudier la possibilité de bâtir coûte que coûte le prototype, avec le seul soutien des Russes et des Chinois. Le ministre délégué à la recherche, François d'Aubert, s'est alors engagé à doubler la participation financière française, pour la porter à 914 millions d'euros sur les quelque 5 milliards prévus pour la seule phase de construction.Cette initiative avait reçu un accueil mitigé, certains Etats membres souhaitant ne pas trop alourdir la contribution européenne. D'où la recherche d'un compromis. La Commission européenne comptait beaucoup sur ces "négociations de la dernière chance" pour rallier l'ensemble des pays. En cas d'échec mardi, la Commission, qui négocie pour le compte de l'Union, devrait se rapprocher de la proposition française en préconisant la construction d'ITER sans le soutien de tous les partenaires.
