Mort de James Callaghan

Mort James Callaghan, premier ministre britannique de 1976 à 1979 L'ancien premier ministre britannique James Callaghan est mort samedi 26 mars, à la veille de ses 93 ans, à son domicile du Sussex. Sous ses allures de grand-père naïf et sympathique, "Sunny Jim" cachait une personnalité résolue. En témoigne son parcours, peu banal pour un autodidacte, formé à l'école du syndicalisme : trois fois ministre à des postes-clés, il a ensuite été premier ministre, puis dirigé le Labour (Parti travailliste). A l'âge de 17 ans, James Callaghan, à l'heure du déjeuner, lisait l'histoire du syndicalisme en mangeant des sandwiches. Il n'était pas pour autant étudiant, mais... agent des contributions ! Né le 27 mars 1912, à Portsmouth, dans une famille modeste, il perd son père, sous-officier dans la Royal Navy, lorsqu'il a 10 ans. Sept ans plus tard, il abandonne ses études et, prenant sa mère et sa soeur à sa charge, devient un petit "col blanc". James Callaghan entame alors une carrière de militant syndical. A 24 ans, il est permanent à la fédération des contributions. Engagé comme matelot dans la Royal Navy en 1942, il termine lieutenant de vaisseau. Sa carrière politique débute en 1945, lorsqu'il est élu député de Cardiff-Sud à la faveur du raz de marée travailliste. Mais sa véritable ascension commence lors du retour du Labour au pouvoir, en 1964. Il est alors nommé ministre des finances ­ dans le premier cabinet Wilson. Une expérience qui se solde par un échec : on l'accuse d'avoir fait du tort à l'économie quand il est contraint de dévaluer la livre, en 1967, après, dit-on, de trop longs atermoiements. Il démissionne. Le premier ministre, Harold Wilson, avec lequel il a pourtant des relations difficiles, lui confie alors le Home Office ­ ministère de l'intérieur. Il y retrouve son prestige en s'illustrant sur deux dossiers, l'Irlande du Nord et les relations raciales. James Callaghan revient au gouvernement en 1974, au ministère des affaires étrangères, où il renégocie avec talent le maintien de la Grande-Bretagne dans le marché commun. Grâce à ses qualités de diplomate et de modéré, il est élu, après la démission surprise de Harold Wilson, en 1976, à la tête du Parti travailliste, et donc du gouvernement. Il doit alors affronter une grave crise économique. Il parvient à réduire le taux d'inflation grâce à une politique d'austérité et à un accord avec les syndicats dont il réussit à modérer les revendications salariales. Mais, en déclenchant une série de grèves, ces mêmes syndicats provoquent l'échec des travaillistes lors des élections de 1979. Devenu leader de l'opposition, James Callaghan subit les divisions internes du Labour. Il assiste, impuissant, à la montée de l'aile gauche, à laquelle il est résolument opposé, et démissionne en 1980, alors que le parti est au bord de l'éclatement. Sa carrière politique est terminée, mais "Sunny Jim" n'en continue pas moins de faire parler de lui. En 1983, à deux semaines des élections, il désavoue la plate-forme électorale de son parti en matière de défense en s'élevant contre l'idée de désarmement nucléaire unilatéral. Une prise de position qui tranche avec l'image qu'il s'est forgée, celle d'un homme de compromis, d'un négociateur adroit avec les syndicats, d'un politicien habile et rompu à tous les rouages du pouvoir. James Callaghan n'aura survécu que onze jours à son épouse, Audrey, qui avait été son soutien constant.