Mort de Jacques Proust
Mort Jacques Proust, spécialiste de la littérature du XVIIIe siècleJacques Proust, dont les travaux sur Diderot font toujours référence, est mort, lundi 19 septembre, à Montpellier. Il était âgé de 79 ans.Né le 29 avril 1926 à Saintes (Charente-Maritime), Jacques Proust est élève de l'Ecole normale supérieure en 1947 et obtient l'agrégation de lettres trois ans plus tard. Chargé d'enseignement à la faculté des lettres de Montpellier en 1961, puis professeur en 1963, il fait presque toute sa carrière à Montpellier jusqu'à sa retraite en 1986, laissant le souvenir d'un enseignant rigoureux, à l'écoute des étudiants. L'enseignement de Jacques Proust était nourri par ses travaux de recherche. Il fut le "maître des études consacrées à Diderot" (Pierre Chaunu). En 1962, ayant soutenu, sous l'égide d'André Pommier, une thèse sur Diderot et l'Encyclopédie (dernière édition en 1995 chez Albin Michel), il édite plusieurs textes du philosophe, Sur la liberté de la presse, Quatre contes, et devient ainsi, en 1964, secrétaire du comité national chargé d'éditer les oeuvres complètes de Diderot.A la fin des années 1960, Jacques Proust établit le plan général de l'édition et, avec Herbert Dieckmann et Jean Varloot, en prend la direction. En 1976, il publie avec John Lough quatre volumes réunissant les articles de L'Encyclopédie. Sa dernière contribution à l'édition date de 1989. Le Japon, présent dans ses travaux dès 1977, a pris une place de plus en plus importante ces dernières années : il étudiait particulièrement le passage et la réception au Japon des idées, des savoirs et des croyances du XVIIIe siècle.Non content de mener une recherche active et brillante, Jacques Proust a encouragé celle des autres : il fonde, en 1968, le Centre d'étude du XVIIIe siècle de Montpellier (aujourd'hui IRCL) qui sera rattaché au CNRS et lancera les premières missions de recherche dans les bibliothèques et les archives d'URSS et de Pologne ; de 1987 à 1989, il dirige la Maison du Liban à la Cité internationale.Homme de convictions, hostile à la guerre d'Algérie, il avait adhéré en 1955 au Parti communiste qu'il quittera en 1976. Son engagement politique n'était pas séparable de son profond attachement à la foi protestante.