Annonce Jacques Chirac promulgue la loi sur le CPE, mais repousse son application J'ai décidé de promulguer la loi", a annoncé Jacques Chirac lors de son allocution tant attendue, vendredi 31 mars, sur le contrat première embauche, contenu dans la loi sur l'égalité des chances. "Mais je vais aussi demander au gouvernement de préparer deux modifications de la loi, portant sur les deux points qui ont le plus fait débat", a-t-il aussitôt assuré. "La période [d'essai] de deux ans sera réduite à un an", et "en cas de rupture de contrat, le droit du jeune salarié à en connaître les raisons sera inscrit dans la nouvelle loi." "Enfin, en pratique, je demande au gouvernement de veiller à ce qu'aucun contrat ne soit signé sans qu'il intègre ces modifications", a plaidé le chef de l'Etat. Malgré la promulgation, cette annonce revient à une forme de suspension du CPE tel qu'il a été voté. "J'ai entendu (...) les inquiétudes qui s'expriment chez de nombreux jeunes et chez leurs parents. Et je veux y répondre", avait dit le président, en préambule d'une allocution de neuf minutes. Le président de la République a appelé les partenaires sociaux et les organisations étudiante et lycéennes à "prendre toute leur part dans l'élaboration de ces nouvelles dispositions". Il en a aussi appelé à leur sens de la responsabilité, non sans avoir déploré les "violences" générées en marge des manifestations. "GRAND DÉBAT" Il a ensuite promis l'ouverture d'un "grand débat national sur les liens entre l'Université et l'emploi, pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes". En pleine crise, et alors que les opposants avaient appelé à des rassemblements pendant son discours, le chef de l'Etat a enfin tenté de se poser en fédérateur : "En République, quand il s'agit de l'intérêt national, il ne saurait y avoir ni vainqueur ni vaincu. Nous devons maintenant nous rassembler", a-t-il dit. Les modifications que Jacques Chirac a proposées pour sortir de la crise vont être faites "rapidement", a promis Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée nationale, sur TF1. La droite s'est félicitée de l'intervention du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy en tête. Jacques Chirac a pris "une décision sage, conforme à ce que l'immense majorité des parlementaires UMP souhaitait", a estimé le ministre de l'intérieur, soulignant qu'il avait lui-même plaidé pour le "compromis" dans le CPE. Chez les anti-CPE, l'allocution de Jacques Chirac n'a pas convaincu : le président "a fait compliqué là où il devait faire simple", a estimé François Hollande, premier secrétaire du PS, pendant que le président du groupe PS dénonçait la "construction abracadabrantesque" des annonces présidentielles. Surtout, les syndicats ont réitéré en chœur leur appel à une journée de grève et de manifestations le mardi 4 avril.