Annonce Jacques Chirac a présidé samedi les cérémonies de la victoire sur l'Allemagne nazie du 8 mai 1945. Une matinée marquée par l'émotion des anciens combattants après la profanation du mémorial juif de Verdun. Selon un rituel immuable, le président a pris place debout à bord d'un command-car militaire au côté du chef d'état-major des armées, le général Henri Bentégeat, après avoir remonté en voiture l'avenue des Champs Elysées vers  11H30. Il a ensuite passé en revue les troupes le long de la place de l'Etoile, avant de déposer une gerbe sous l'arc de Triomphe, sur la tombe du soldat inconnu. Sous une pluie cinglante, le président était accompagné du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, de la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie et du  ministre délégué aux Anciens Combattants Hamlaoui Mekachera, le gouvernement au grand complet assistant à la cérémonie depuis une tribune. " Inadmissible " Après la découverte vendredi à Douaumont de slogans néonazis et croix gammées sur le monument à la mémoire des combattants israélites tués pendant la bataille de Verdun durant la Première guerre mondiale, l'émotion était vive dans les rangs des porte-drapeaux, représentants d'associations d'anciens combattants et résistants qui attendaient samedi matin le président sous l'arc de Triomphe et préparaient la cérémonie sous le grand pavoi, l'immense drapeau tricolore tendu pour l'occasion. "C'est extrêmement regrettable de voir ces profanations qui sont soit le fait d'excités soit le fait de gens qui cherchent la provocation", a commenté Dominique Cristiani, résistant durant la deuxième guerre mondiale et aujourd'hui commissaire à la Flamme, c'est-à-dire chargé de raviver la flamme du tombeau du soldat inconnu. "Notre but au départ dans la résistance était de combattre le nazisme sous toutes ses formes et avec le recul, on a parfois des doutes sur l'efficacité de notre combat", a-t-il ajouté. Pour Charles De Boossert, un ancien de la 2ème DB, engagé à 16 ans, "l'heure  est à la réconciliation et pas à la profanation de monuments". Il se souvient que "durant le débarquement, nous avions dans nos unités des pieds-noirs, des juifs, des arabes, des noirs". Ces profanations sont "inadmissibles". "Ca devrait être puni très sévèrement, on ne touche pas aux morts", a-t-il martelé.