Inauguration ISRAËL Une nouvelle aile du mémorial de Yad Vashem accueille une quarantaine de dirigeants étrangers Inauguration sous haute sécurité du musée de la Shoah Les médias israéliens décrivent l'événement comme le plus important rassemblement international en Israël depuis les funérailles d'Yitzhak Rabin, assassiné par un extrémiste juif en 1995. L'Etat hébreu a accueilli les dirigeants et dignitaires d'une quarantaine de pays à Jérusalem, placée sous haute surveillance militaire et policière, pour l'inauguration du nouveau musée dédié à la Shoah. Le président israélien, Moshé Katsav, a donné le coup d'envoi des cérémonies. Accompagné du grand rabbin d'Israël, Meir Lau, un rescapé des camps d'extermination, le président Katsav a posé à l'entrée du musée une «mezzouza», un étui contenant un parchemin avec le texte hébraïque proclamant l'unicité de Dieu, comme le veut la tradition juive. Puis les délégations officielles, qui comprenaient notamment le premier ministre Jean-Pierre Raffarin, accompagné de Simone Veil et Elie Wiesel, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, ou encore le maire de New York, Michael Bloomberg, ont visité le musée.«C'est un moment de commémoration pour les six millions assassinés par l'Allemagne nazie, a dit le ministre des Affaires étrangères allemand, Joschka Fischer. Bien sûr, L'Allemagne est mon pays et c'est une responsabilité historique et morale de ne jamais oublier ce qui s'est passé et la responsabilité de mon pays dans la Shoah». Avec 4 200 m2, le nouvel édifice, à l'architecture ultramoderne, est quatre fois plus grand que l'ancien musée et met l'accent sur les histoires individuelles de victimes et de survivants de l'Holocauste. «Les nazis ont pris l'individualité des Juifs avant de prendre leurs vies, écrivait le quotidien Yedioth Ahronoth, hier. Pas un seul visiteur ne pourra ressortir de ce musée sans éprouver un sentiment de perte personnel.» Un dispositif de sécurité massif, comprenant 1 500 policiers et des hélicoptères, a été mis en place pour l'occasion et plusieurs artères de la ville ont été interdites à la circulation, provoquant des embouteillages monstres. Les forces de sécurité craignaient un attentat palestinien, mais aussi que les colons opposés au plan de retrait israélien de la bande de Gaza ne viennent perturber les cérémonies.
