Annonce Israël lève son blocus aérien sur le Liban, mais maintient le blocus maritimeIsraël a levé, jeudi 7 septembre à 18 heures (17 heures, heure de Paris), le blocus aérien imposé au Liban depuis près de deux mois. Avec pour première conséquence la reprise du trafic à l'aéroport international de Beyrouth : à l'heure exacte de la levée du blocus, un avion de la compagnie libanaise Middle East Airlines, en provenance de Paris, a atterri, suivi d'un avion de la Kuwait Airways, en provenance du Koweït, et de nombreuses compagnies s'apprêtent à reprendre leurs liaisons normales vers la capitale libanaise dès vendredi. "C'est le premier signe que les Libanais ont retrouvé leur liberté", a commenté le ministre des transports libanais, Mohamed Safadi. Le ballet diplomatique s'intensifie au Proche-OrientA la faveur de l'apaisement, chefs de la diplomatie et de gouvernement se bousculent dans la région. Avant la Syrie, Israël et la Cisjordanie, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, était jeudi à Beyrouth, où il a plaidé pour la tenue d'une conférence internationale afin de trouver une solution globale aux problèmes du Moyen-Orient. Il y a été suivi par son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.Le premier ministre britannique, Tony Blair, est attendu lundi dans la capitale libanaise, après un passage en Israël. Le ministre des affaires étrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos, prévoit également de venir dans la région en début de semaine prochaine. Son homologue italien, Massimo D'Alema, dont le pays doit prendre en février 2007 le relais de la France à la tête de la Finul renforcée, était lui jeudi à Amman, première étape d'une tournée qui l'emmènera en Cisjordanie et en Israël. – (Avec AFP.)[-] fermerLa porte-parole du premier ministre israélien Ehoud Olmert, Miri Eisin, a indiqué que le blocus aérien avait "été levé en coordination avec l'ONU. Quant au blocus maritime, il restera en place jusqu'au déploiement d'une force navale internationale". Elle a aussi annoncé que l'Etat hébreu se réserve le droit d'attaquer d'éventuels convois d'armes destinées à la milice chiite, en provenance de Syrie. "Israël maintient son droit à l'autodéfense et veillera à l'application de l'embargo [sur les armes] à la frontière syro-libanaise", a-t-elle précisé. Un haut responsable israélien, parlant sous le couvert de l'anonymat, a pour sa part affirmé que la date de la levée du blocus maritime "dépend entièrement de l'ONU". "Nous sommes prêts à le faire immédiatement", a-t-il assuré. Israël avait pourtant laissé entendre, mercredi, qu'il mettrait fin au blocus tant maritime qu'aérien qu'il imposait depuis le 13 juillet, lendemain de la capture par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière libanaise."DERNIER CHAPITRE DE LA GUERRE"La levée de ces blocus était exigée dans la résolution 1701 de l'ONU, qui a mis fin aux hostilités le 14 août. Mais Israël ne l'a acceptée qu'après avoir reçu l'assurance que les ports et aéroports libanais seraient contrôlés par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), afin d'empêcher toute livraison illégale d'armes au Hezbollah. L'Allemagne doit prendre dans deux semaines la tête d'une "Finul navale" chargée de surveiller le littoral libanais. D'ici là, cette tâche sera assurée par des navires italiens, français et grecs.En visite jeudi à Madrid après une longue tournée au Proche-Orient, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a espéré que la levée du blocus "permettra d'aboutir à un cessez-le-feu permanent" entre Israël et le Liban qui débouche sur des avancées "vers un processus de paix plus large dans la région". Au Liban, le président du Parlement, Nabih Berri, a salué le "dernier chapitre de la guerre israélienne contre le Liban". "Les Israéliens, remplis de haine, ont voulu étrangler notre pays, son économie", a-t-il accusé, devant les députés.Si la fin du blocus était très attendue au Liban, où elle va faciliter les efforts de reconstruction et permettre la reprise du commerce, elle suscite de fortes critiques en Israël. L'armée et les familles des deux soldats enlevés ont estimé que l'Etat hébreu avait perdu son dernier moyen de pression pour obtenir leur libération – également prévue par la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Un médiateur nommé par M. Annan est attendu dans la région d'ici à la fin de la semaine pour négocier avec les parties concernées la question de leur libération, ainsi que celle des prisonniers détenus par Israël.
