Attaque Ismaël Haniyeh appelle les ravisseurs à préserver la vie du soldat israélien Gilad ShalitLe premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a eu des propos très durs, mardi 4 juillet au soir, en réaction au tir d'une roquette palestinienne sur une école dans le centre d'Ashkelon, une ville qui n'avait pas été visée jusqu'ici. "Ce tir au cœur d'Ashkelon est un événement très grave qui constitue une escalade d'une gravité sans précédent dans le terrorisme du Hamas qui dirige l'Autorité palestinienne", a-t-il déclaré sur la première chaîne publique de la télévision israélienne. Le missile artisanal a endommagé l'école, vide, mais n'a pas fait de victimes. Israël maintient la pressionEhoud Olmert a donné mardi son feu vert à la poursuite de l'offensive militaire. En Cisjordanie, l'armée israélienne a tué mardi un activiste des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, le parti du président Abbas. Celui-ci s'apprêtait à poser un piège explosif pour prévenir l'avancée des troupes de Tsahal. Une de ces bombes s'est déclenchée dans la foulée, sans faire de victime. Dans la nuit de lundi à mardi, l'armée israélienne a arrêté en Cisjordanie occupée trois agents de la sécurité palestinienne soupçonnés de l'enlèvement et du meurtre d'un jeune colon israélien. Dans la bande de Gaza, un activiste du Hamas a été tué lors d'un raid aérien.Des milliers de soldats sont massés depuis plusieurs jours aux portes de la bande de Gaza, où l'armée de l'air a multiplié les raids. Les opérations ponctuelles se poursuivent dans le nord de la bande, d'où sont souvent tirées des roquettes contre Israël.[-] fermerPlus tôt, Ismaël Haniyeh, le premier ministre palestinien, avait tenté de jouer l'apaisement. Le gouvernement du Hamas "continue à recommander que soit préservée la vie du soldat israélien capturé et qu'il soit bien traité", a déclaré mardi M. Haniyeh. Le leader du Hamas a rappelé ce principe, peu de temps après que l'ultimatum de vingt-quatre heures lancé par les ravisseurs de Gilad Shalit, enlevé il y a neuf jours, a expiré.Dans la matinée, les groupes palestiniens qui détiennent l'otage ont affirmé peu après qu'ils n'entendaient pas le tuer. "Nos principes islamiques stipulent qu'il faut respecter les prisonniers et ne pas les tuer", a souligné le porte-parole de l'Armée de l'islam, Abou Mouthanna. Les autorités israéliennes ont affirmé qu'elles savaient de source sûre que le caporal Shalit était toujours vivant. "Nous savons que jusqu'à maintenant Gilad Shalit est en vie, nous savons qu'il est blessé, qu'il a été visité par un docteur palestinien il y a quelques jours", a affirmé le porte-parole du gouvernement israélien, Avi Pazner, s'exprimant mardi matin sur la chaîne française LCI.NÉGOCIATIONS DANS L'IMPASSESi les appels en faveur de Gilad Shalit se multiplient, les négociations n'en restent pas moins dans l'impasse. Mardi, Ismaël Haniyeh s'est prononcé pour "la poursuite des efforts et négociations politiques et diplomatiques" en vue de trouver une issue à la crise et a souligné la nécessité "de ne pas fermer la porte". Le premier ministre palestinien s'exprimait lors d'un conseil des ministres qui a eu lieu dans un endroit tenu secret jusqu'au dernier moment, pour préserver la sécurité des ministres – le Hamas vivant en quasi-clandestinité, sous la menace de frappes israéliennes. De son côté, Israël exclut toujours officiellement toute négociation. "Nous agirons avec toute la force nécessaire mais nous ne céderons pas au chantage", a répété Ehoud Olmert mardi midi. "On ne laissera croire à personne que l'enlèvement constitue un moyen de mettre Israël à genoux. Si l'on cède aujourd'hui, de nombreux civils seront la cible d'enlèvements car on ferait croire que ces méthodes sont payantes", a ajouté le premier ministre. Auparavant, un responsable du Hamas, Oussama Mouzani, avait annoncé que les ravisseurs avaient rompu leurs tractations avec des médiateurs égyptiens en raison de l'attitude d'Israël. Dans un communiqué diffusé lundi, les Brigades Ezzedine Al-Qassam (branche armée du Hamas), les Comités de la résistance populaire et l'Armée de l'islam avaient annoncé qu'ils considéraient désormais le dossier comme "clos". "DÉLICATE" MÉDIATION ÉGYPTIENNEDans ce contexte fermé, l'émissaire du président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Chaath, a déclaré mardi que l'Egypte, appuyée par l'Arabie saoudite, jouait "un rôle délicat" dans le dénouement de la crise dans la bande de Gaza, car sa délégation sécuritaire peut s'y déplacer librement. M. Chaath doit s'entretenir mardi, au Caire, avec le ministre des affaires étrangères égyptien, Ahmed Aboul Gheit, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.Les deux parties semblent pourtant loin de trouver un compromis acceptable pour leur opinion publique. Citant des sources palestiniennes "informées", le journal arabe Al-Hayat rapporte que les Palestiniens étudient une proposition consistant à remettre à l'Egypte ou à la France le soldat israélien contre des garanties, notamment pour la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël. Tel-Aviv favoriserait plutôt le principe d'une libération différée. Malgré les dénégations officielles, les médias israéliens affirment que l'armée est prête à envisager un échange à condition que les détenus relâchés n'aient pas de "sang sur les mains", donc qu'ils n'aient pas été impliqués dans des attentats anti-israéliens.
