Crise Irak : vers une "offensive majeure" à Najaf Des combats sporadiques mais très violents se sont produits lundi dans le centre de la ville sainte de Najaf ou sont retranchés les miliciens chiites radicaux. D'ultimes tractations sont en cours pour éviter un assaut massif des forces américaines. Même si aucune offensive de grande envergure n'a été lancée par les forces américaines et irakiennes, la situation à Najaf reste extrêmement tendue. Des combats sporadiques mais très violents se sont produits dans le centre de la ville sainte ou sont retranchés les miliciens chiites radicaux. D'ultimes tractations sont en cours pour éviter un nouveau bain de sang. La Conférence nationale, qui réunit à Bagdad un millier de délégués venus de l'ensemble de l'Irak, a décidé d'envoyer une délégation auprès de Moqtada Sadr pour lui demander de retirer sa milice du mausolée d'Ali à Najaf et de la transformer en parti politique. Mais, la tâche s'avère ardue car un porte-parole du chef radical chiite a indiqué que le retrait de la milice de Najaf est du seul ressort de la Marjaïya (la plus haute direction religieuse chiite) et le désarmement et la dissolution de l'Armée du Mehdi ne peuvent être que le fruit de négociations.Ce week-end, le Premier ministre Iyad Allaoui a exigé le "désarmement inconditionnel" de l'Armée du Mehdi, son départ de Najaf, et sa participation au processus politique comme conditions sine qua non à une solution pacifique. Des conditions qui n'ont guère de chances d'être acceptées par Sadr.MenacesUne centaine de représentants se sont cependant retirés d'une réunion après la fin de l'intervention du représentant du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan en Irak, Ashraf Jehangir Qazi, en criant : "Aussi longtemps qu'il y aura des frappes et des bombardements à Najaf, il n'y aura pas de Conférence !" Les responsables politiques et religieux irakiens de la conférence ont décidé lundi l'envoi d'une délégation à Nadjaf pour tenter de convaincre Moktada Sadr de mettre un terme à son affrontement avec l'armée américaine.En début de matinée, lundi, on apprenait l'enlèvement du journaliste américain Micah Garen à Nassiriyah, dans le Sud du pays. L'homme, qui faisait un reportage sur les sites archéologiques de la région, a été enlevé alors qu' "il se promenait dans le marché, au centre de la ville", a indiqué le gouverneur de la ville. Micah Garen est le fondateur et directeur de Four Corners Media, une société spécialisée dans le documentaire vidéo, photo et texte, basée à New York et dans le Colorado. On peut voir ses dernières photographies sur le site de sa société (http://www.fourcornersmedia.net/Iraqarchaeology/archaeology.htm).La Conférence nationale : enjeux et programmeLa Conférence nationale, qui se veut représentative des Irakiens, aura à désigner un conseil consultatif et de contrôle, le "Conseil national intérimaire". Cette instance, qui comprendra 100 membres, devra approuver le budget 2005, pourra mettre son veto à des décisions gouvernementales à la majorité des deux tiers et interroger les ministres, et sera consultée sur l'organisation des élections générales. La Conférence tiendra en premier lieu des séances pour discuter le processus de transition, la reconstruction et la façon de rendre justice aux personnes qui ont souffert sous le régime déchu de Saddam Hussein. Au dernier jour de la réunion, les délégués voteront pour désigner 81 membres du Conseil national intérimaire. Dix-neuf membres de l'ancien Conseil de gouvernement, exécutif transitoire mis en place par les Etats-Unis après la chute de Saddam Hussein, se sont déjà vus réserver des sièges dans le Conseil. Ce processus sera supervisé par les Nations unies. Le représentant de Kofi Annan en Irak, Ashraf Jehangir Qazi, y participera.
