Annonce Irak : un projet de Constitution sera prêt pour le 15 août Le président de la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution irakienne a annoncé, lundi 1er août, qu'une mouture de ce document serait prête au milieu du mois, rassurant ainsi ceux qui craignent de voir le processus politique buter sur les divisions intercommunautaires. "Nous pouvons l'achever d'ici au 15 août", a déclaré Houmam Hammoudi devant le Parlement. Il a ajouté que des divergences persistaient sur cinq ou six points parmi les 71 membres du comité mais qu'il s'attendait à ce qu'elles soient aplanies. Face à des questions aussi épineuses que le fédéralisme et le rôle de la religion dans l'Etat, ceux qui mettent au point la Constitution avaient envisagé de s'accorder un délai supplémentaire pour la rédiger. Ils ont toutefois subi d'intenses pressions américaines pour que le projet soit présenté dans le délai fixé. Le gouvernement irakien et les Etats-Unis considèrent, en effet, la Constitution comme l'élément-clé de tout processus démocratique et un moyen de désamorcer l'insurrection déclenchée depuis deux ans. "NOUS ALLONS TRAVAILLER JOUR ET NUIT POUR TERMINER À TEMPS" Les rédacteurs de la Constitution espèrent surmonter nombre de problèmes délicats touchant aux clivages confessionnels. Houmam Hammoudi a fait état d'un seul chapitre du document restant à rédiger, en estimant qu'il demanderait une dizaine de jours : "Nous allons travailler jour et nuit pour terminer à temps. Même nos frères sunnites insistent pour finir à temps." Des élections législatives d'où sortira un nouveau gouvernement sont prévues d'ici au 15 décembre. Si certains membres de la commission ont déconseillé la précipitation dans un pays profondément divisé politiquement et religieusement, d'autres ont insisté pour que l'on respecte la date butoir. Les Kurdes veulent un système fédéral qui leur assure une autonomie régionale dans le Nord, où ils disposent quasiment d'un Etat depuis 1991. Les chiites réclament l'autonomie du Sud tandis que les Arabes sunnites donnent leur préférence à un système fortement centralisé avec contrôle direct du gouvernement sur les réserves pétrolières du Nord et du Sud. Les sunnites redoutent que le nouvel Irak se façonne sur le modèle de l'Iran chiite. Les associations de femmes, elles, déplorent que la Constitution ne leur accorde que des droits limités.