Attentat IRAK Un attentat à Baqubah a fait 70 morts tandis que deux otages pakistanais ont été exécutés Le jour le plus sanglant de l'après-Saddam Le groupe armé qui retenait deux Pakistanais en otages a annoncé hier les avoir exécutés, selon la chaîne al-Jezira. Et cent vingt-et-un Irakiens, dont trente-cinq rebelles, sont morts hier au cours de la journée la plus sanglante depuis le transfert de pouvoir au gouvernement intérimaire d'Iyad Allaoui il y a un mois. Cette explosion de violence intervient trois jours avant l'ouverture prévue de la Conférence nationale, chargée de désigner un organe consultatif et de contrôle en Irak. La ville de Baqubah située à 60 km au nord de Bagdad a payé le plus lourd tribut de cette journée sanglante, marquée par de très lourdes pertes parmi la population irakienne, chez les civils et chez les rebelles. Un attentat à la voiture piégée a fait 70 morts et 56 blessés. Le ministre de la Santé, Alaa Abdessahab al-Alouane, estime qu'il s'agit d'un des attentats les plus meurtriers depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003. La voiture aurait explosé devant une file d'attente de jeunes gens devant un poste de police. La Maisons Blanche a condamné l'attentat, et affirmé que «cela illustre la nécessité pour les Irakiens de combattre et de vaincre le terrorisme, avec l'aide internationale». L'explosion a également tué les 21 passagers d'un bus qui passait au même moment. Le groupe du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, Tawhid wal-Djihad, est soupçonné d'être responsable de cet attentat. Ce Jordanien, qui serait lié à al-Qaida, est considéré par l'armée américaine comme le principal instigateur des violences en Irak. Le reste du pays n'a pas été épargné. Au sud de la capitale, quelque 35 rebelles et sept membres des forces irakiennes ont été tués lors d'affrontements avec la force multinationale (FMN) dans la localité de Soueira. Quarante autres rebelles ont été capturés. A Ramadi, à l'ouest de Bagdad, les trois fils du gouverneur de la province d'al-Anbar, âgés de 15 à 30 ans, ont été enlevés hier par des hommes en armes. Cela porte à 16, environ, le nombre de personnes prises en otages en une semaine en Irak. Deux soldats de la force multinationale ont par ailleurs été tués dans des attaques dans cette province rebelle. Près de Faludja, à l'ouest de Bagdad, quatre policiers irakiens ont été tués et un autre blessé par l'explosion d'une bombe sur un pont de Habaniah. La région de Faludja est le théâtre d'affrontements fréquents entre les rebelles et les forces irakiennes ou les troupes de la FMN. Deux Américains ont été tués dans l'explosion d'une bombe au nord de Bagdad, ce qui porte à plus de 670 le nombre de soldats américains tués en opération depuis l'invasion du pays le 20 mars 2003, selon les estimations du Pentagone. Dans la capitale, deux personnes, dont un enfant de 13 ans, ont été tuées et sept autres blessées une explosion hier visant un quartier résidentiel du centre de Bagdad. La crise des otages n'est toujours pas réglée. Les ravisseurs de deux otages pakistanais ont annoncé les avoir exécutés, selon la chaîne al-Jezira. Ils les accusaient de collaboration avec les forces américaines. Ce même groupe aurait aussi annoncé la libération d'un chauffeur irakien détenu en otage après qu'il se fut «repenti». Par ailleurs, un groupe lié à al-Qaida a déclaré hier sur un site Internet islamiste que le premier ministre italien, Silvio Berlusconi, était sa cible n° 1.