Attaque Irak : offensive américaine contre un "sanctuaire" d'Al-Qaida une opération militaire lancée contre le groupe Al-Qaida en Irak près de la frontière syrienne a fait 28 victimes en deux jours, selon un bilan avancé dimanche soir par l'armée américaine, qui met par ailleurs en doute l'enlèvement de deux de ses soldats. L'organisation terroriste a revendiqué le kidnapping de deux marines lors de cette opération le long de la vallée de l'Euphrate et a menacé de les tuer, d'après un communiqué publié sur Internet et qui ne pouvait être authentifié immédiatement. Signé du nom d'Abou Maysara Al-Iraqi, porte-parole présumé de l'"Organisation Al-Qaida en Mésopotamie", ce texte comporte un ultimatum enjoignant à l'armée américaine de faire en sorte que toutes "les femmes musulmanes détenues" dans les prisons irakiennes soient libérées dans les vingt-quatre heures, sous peine que les deux hommes soient assassinés. Un porte-parole des forces américaines en Irak, le lieutenant-colonel Steve Boylan, a dit n'avoir aucune information sur ces enlèvements. "Je soupçonne qu'il s'agisse de rumeurs sans fondement, comme cela est arrivé par le passé", a-t-il dit. Lynndie England dénonce des "choses plus graves" à Abou Ghraib L'ex-soldate américaine Lynndie England, condamnée à trois années de prison pour mauvais traitements sur des détenus irakiens, a affirmé que "des choses plus graves" s'étaient passées à la prison d'Abou Ghraib, soulignant dans une interview diffusée dimanche 2 octobre par NBC que ses commandants étaient parfaitement au courant de ce qui s'y passait. Ces déclarations contredisent les affirmations de responsables du Pentagone selon lesquelles les abus commis à Abou Ghraib étaient le fait d'un petit groupe de personnes ayant échappé à tout contrôle. – (AFP.) [-] fermer L'offensive américaine, baptisée Iron Fist ("Main de fer"), a été lancée contre "un sanctuaire terroriste connu", situé dans le ville de Sada, à environ 12 km de la frontière syrienne. L'objectif de l'armée américaine, tel qu'elle le décrit, est d'améliorer la sécurité avant le référendum du 15 octobre en "interdisant aux combattants étrangers de se déverser [en Irak] par la frontière syrienne". Depuis le 7 mai, c'est la neuvième opération d'envergure menée par les forces américaines dans la province d'Al-Anbar, l'un des principaux foyers de la rébellion. Le ministre irakien du pétrole, Ibrahim Bahr al-Ouloum, a échappé lundi à une tentative d'assassinat à Bagdad. Un engin piégé a explosé au passage de son convoi, sur un pont à la sortie de Bagdad, vers 8 h 30, et des tirs à l'arme légère ont suivi. Deux de ses gardes du corps ont été tués, et deux autres blessés, selon le porte-parole du ministère. M. Bahr al-Ouloum se rendait à l'inauguration d'une installation pétrolière à Baïji, à 200 km au nord de la capitale. UN BILAN DE 702 MORTS EN SEPTEMBRE Dimanche, le directeur général du ministère des municipalités et des travaux publics irakien, Safa Jassem Mohamed, et un capitaine de police ont été tués par des inconnus dans l'ouest de Bagdad. Toujours dans la capitale, le ministère de l'intérieur a été visé par quatre obus de mortier, dont l'explosion a tué un civil et fait six blessés. Près de Bakouba (60 km au nord de Bagdad), trois soldats irakiens ont été tués et trois autres ont été blessés lors de l'attaque de leur poste de contrôle. En septembre, le bilan des morts violentes (civils et forces de sécurité irakiens) s'est élevé à 702 personnes, en augmentation de 33 % par rapport à août, selon des statistiques officielles compilées dimanche par l'AFP. Sur le plan diplomatique, la tension est montée entre Bagdad et Riyad, le ministre de l'intérieur irakien affirmant n'avoir pas de leçons à recevoir d'un "bédouin sur son chameau". Il faisait ainsi référence au chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al-Fayçal, qui a mis en garde récemment contre un possible éclatement de l'Irak. Lundi, le ministre des affaires étrangères irakien s'est excusé, à la sortie d'un comité ministériel arabe organisé à Djeddah, pour élaborer une stratégie de soutien à l'Irak. Hoshiyar Zebari a qualifié les propos de son compatriote Baan Djabor de "malencontreux et déplacés".  A Washington, le commandant des forces américaines en Irak, le général George Casey, a assuré que la formation de l'armée irakienne faisait de "grands progrès", faisant état de "190 000 soldats entraînés et équipés", tout en reconnaissant qu'il n'y avait qu'un seul bataillon capable de combattre de manière autonome sans le soutien des troupes américaines.