Annonce Irak : la résolution enfin adoptée La résolution américano-britannique sur le transfert de souveraineté à l'Irak a recueilli un vote unanime mardi au Conseil de sécurité de l'Onu, contrastant avec les déchirements ayant entouré la décision d'intervenir en Irak. Pour Washington et Londres, le vote à l'unanimité mardi soir de la résolution sur le transfert de souveraineté à l'Irak est une victoire. Le président américain George W. Bush s'en est immédiatement félicité : ce vote "est une grande victoire pour les Irakiens (...) Le Conseil de sécurité soutient le gouvernement intérimaire, des élections libres et une force multinationale". C'est "une étape importante pour le nouvel Irak", a déclaré le Premier ministre britannique Tony Blair. Et "nous avons un monde uni qui parle d'une seule voix".Cette résolution, qui porte le numéro 1546, accompagnera le transfert du pouvoir aux Irakiens le 30 juin, détaillant les étapes pour l'organisation d'élections d'ici à janvier 2005 et les conditions dans lesquelles les troupes de la coalition resteront. Après cinq semaines de négociations, Washington et Londres ont emporté les dernières réserves lundi en intégrant un nouvel ajout sur la question des relations entre les Irakiens et la force multinationale (FMN) maintenue après le 30 juin. Plusieurs pays, dont la France, l'Allemagne, la Chine, la Russie, l'Algérie, souhaitaient que la souveraineté irakienne soit entière, y compris en matière de sécurité. La dernière version s'engage à ce que le pouvoir irakien et la FMN coopèrent sur le plan militaire, y compris sur "les opérations délicates". Elle ne donne toutefois pas de droit de veto à Bagdad, comme les Français l'avaient proposé."Sagesse collective""La France se satisfait de la modification ultime apportée" lundi, a cependant déclaré au Conseil après le vote l'ambassadeur français, Jean-Marc de la Sablière. L'adoption de la résolution est "un grand pas en avant", a estimé le président russe Vladimir Poutine depuis Sea Island. Le chancelier allemand Gerhard Schröder a déclaré qu'elle allait apporter "plus de stabilité" et "de chances" au peuple irakien. Représentant le seul Etat arabe au Conseil, l'Algérien Abdallah Baali s'est dit "reconnaissant à l'égard des co-auteurs qui ont répondu à nos préoccupations".Certains Etats ont nuancé le concert de satisfecits, soulignant les difficultés qui attendent l'Irak. Pour le Russe Alexander Konuzin, "beaucoup dépendra du fait de savoir si les Irakiens eux-mêmes sentent une vraie transition par rapport à l'occupation militaire (...) Seul le temps dira si l'adoption de cette résolution contribuera à un revirement pour l'Irak." Pour la Chine, les événements, qui ont obligé les Etats-Unis à demander l'assistance de l'ONU, montrent aussi l'importance d'une coopération. "Les grandes questions internationales requièrent la sagesse collective," a dit l'ambassadeur Wang Guangya.
