Annonce Irak : double attentat-suicide à Bagdad deux kamikazes ont fait exploser, lundi matin 25 juillet, leurs véhicules piégés près de postes de contrôle de la police dans le centre de Bagdad, faisant au moins neuf morts. Dimanche, un autre attentat a coûté la vie à 27 autres personnes au moins. Le premier kamikaze a fait sauter à l'aube son minibus bourré d'explosifs près d'un poste de contrôle situé devant l'Hôtel Sadir, dans le centre-ville. Selon des sources policières, la déflagration a fait 6 morts et 16 blessés, pour la plupart des employés irakiens de l'entreprise chargée d'assurer la sécurité du bâtiment. La puissante explosion a été suivie par une fusillade, et une fumée noire s'élève du secteur. Un peu plus d'une heure plus tard, un deuxième kamikaze a frappé la place Mansour, près de l'une des entrées de la Zone verte, abritant des bâtiments gouvernementaux et des ambassades. Une source à l'hôpital Yarmouk de Bagdad affirme avoir réceptionné trois morts et six blessés. Les attentats au véhicule piégé sont une méthode fréquemment utilisée par les insurgés irakiens dans leur guérilla contre le gouvernement soutenu par Washington et les forces sous commandement américain en Irak. Dimanche, une déflagration causée par un camion piégé contenant 220 kg d'explosifs a fait au moins 27 morts et 33 blessés, soit le pire attentat qu'ait connu l'Irak depuis plus d'une semaine. RECRUDESCENCE DES VIOLENCES Ces nouvelles violences interviennent alors que la communauté sunnite irakienne, qui boycotte la commission constituante chargée d'élaborer une nouvelle Loi fondamentale pour l'Irak, a annoncé qu'elle comptait rencontrer des membres de la commission pour tenter de sauver le processus. Les membres sunnites ont quitté la commission constituante la semaine dernière, après l'assassinat de l'un d'entre eux. Ils exigent un renforcement de leur sécurité et l'ouverture d'une enquête internationale sur l'assassinat. L'ambassade des Etats-Unis à Bagdad a publié, dans la nuit de dimanche à lundi, un communiqué affirmant que les dirigeants d'une organisation sunnite, le Parti islamique irakien, avaient accepté de reprendre leur place au sein de la commission, lors d'une rencontre avec l'ambassadeur américain, Zalmay Khalilzad. Saleh Moutlak, porte-parole du Dialogue national irakien, le groupe sunnite dont un membre a été tué, a déclaré à Reuters que ce dernier rencontrerait, lundi, des membres de la commission."S'ils satisfont nos exigences, nous reprendrons notre travail", a-t-il dit. La commission constituante doit présenter un projet de Loi fondamentale d'ici au 15 août, et son président a promis qu'elle aurait fini ses travaux avant la fin du mois de juillet. Des responsables du gouvernement, à dominante chiite et kurde, ont fait savoir qu'ils étaient prêts à rédiger et adopter une Constitution même si les sunnites continuent à boycotter les travaux de la commission.