Élection Irak : début des élections à l'étranger, poursuite des attaques dans le pays Au lendemain d'une journée marquée par un nouveau déchaînement de violence en Irak, où au moins 31 personnes ont trouvé la mort, les élections débutaient, vendredi, pour les Irakiens expatriés. En Irak, les élections doivent se tenir dimanche, sous la menace de la guérilla qui a intensifié ses attaques meurtrières. Début des élections à l'étranger. Les bureaux de vote pour les élections irakiennes ont ouvert, vendredi 28 janvier, en Australie, afin de permettre à près de 12 000 Irakiens expatriés de déposer leur bulletin dans l'urne. Le scrutin ne débute que dimanche en Irak mais les bureaux de vote ouvrent dès ce vendredi dans les 14 pays où une élection pour les expatriés est organisée. Les élections auront lieu en Australie, en Grande-Bretagne, au Canada, au Danemark, en France, en Allemagne, en Iran, aux Pays-Bas, en Suède, en Syrie, en Turquie, aux Emirats arabes unis, aux Etats-Unis et en Jordanie. Au total, près de 280 000 Irakiens vivant à l'étranger se sont inscrits pour les élections générales contre le million prévu. En Iran, les bureaux de vote sont ouverts dans six villes iraniennes et "aucun problème n'a été rapporté jusque-là", a déclaré Monica Ellena, une responsable de l'OIM en Iran. Dans la ville sainte de Qom (120 km au sud de Téhéran), au bureau de vote de la mosquée des Najafiha, près de 300 électeurs irakiens attendaient dans deux longues files d'attentes pour voter, a constaté un journaliste de l'AFP. Quelque 60 908 Irakiens se sont inscrits à travers l'Iran pour participer au scrutin, soit environ la moitié des électeurs potentiels. Forte tension et couvre-feu à Mossoul. Le gouverneur de Mossoul a décidé d'instaurer un couvre-feu total pendant quatre jours dans la ville du nord de l'Irak, afin d'éviter des attaques lors des élections générales. "Le couvre-feu a été imposé de jeudi à 18 heures (16 heures à Paris) jusqu'à mardi à 6 heures (4 heures à Paris)", a annoncé le gouverneur, Doreid Kashmoula, dans les médias locaux. Selon lui, aucune voiture n'aura le droit de circuler dans la ville, sauf les ambulances qui auront obtenu l'accord préalable des forces de l'ordre, et les journalistes comme les électeurs devront se déplacer à pied jusqu'aux bureaux de vote. Des soldats américains et irakiens ont établi des cordons autour de plusieurs écoles de la ville, pour y installer des bureaux de vote, a constaté un correspondant de l'AFP. Le groupuscule fondamentaliste Ansar Al-Sunna, lié à Al-Qaida, a adressé jeudi "un dernier avertissement aux chefs de bureaux de vote à Mossoul", les sommant de "démissionner immédiatement". Les attaques sanglantes se sont multipliées dans la ville à l'approche du scrutin de dimanche et de nombreux communiqués de groupes islamistes ont été distribués à la population, la menaçant des pires réprimandes si elle participe au vote. Attentat à la voiture piégée à Bagdad. Un attentat a été perpétré vendredi près de la centrale thermique de Doura, à proximité d'un commissariat, dans le sud de Bagdad, a annoncé la police. "Quatre personnes ont été tuées et une autre a été blessée dans l'explosion d'une voiture piégée ce matin près de la centrale de Doura", a déclaré une source policière sous le couvert de l'anonymat. Cette source n'a pas été en mesure de dire si les victimes étaient des civils ou des membres des forces de l'ordre. Depuis le début de la semaine, près d'une quarantaine de bureaux de vote ont été attaqués, surtout au nord de Bagdad où la guérilla est active. Des groupes islamistes, dont celui d'Abou Moussab Al-Zarkaoui, ont multiplié les menaces contre les électeurs et les candidats, à l'approche du scrutin de dimanche. Trois bombes devant des bureaux de vote à Bassora. Ces engins ont explosé devant des bureaux de vote de la ville de Bassora, dans le sud de l'Irak, mais on ne déplore ni victimes ni dégâts importants, a annoncé un porte-parole de l'armée britannique. Attaque à Kirkouk. Un policier irakien a été tué lors d'une attaque perpétrée vendredi matin contre un bureau de vote à Kirkouk, à 250 km au nord de Bagdad, a indiqué la police. "Des inconnus ont attaqué le bureau à l'arme automatique dans l'est de Kirkouk, tuant un policier qui le gardait", a déclaré le colonel Adel Ibrahim.