Annonce Intenses négociations pour décrocher un accord sur le changement climatique au sommet du G8La question du réchauffement climatique sera au cœur des discussions des chefs d'Etat et de gouvernement du G8 réunis du mercredi 6 au vendredi 8 juillet, à Gleneagles, en Ecosse, sous la présidence du premier ministre britannique, Tony Blair. Le sommet pourrait parvenir à un accord sur ce sujet, affirme l'édition du lundi 4 juillet du Financial Times, selon lequel le projet de communiqué final du sommet préparé ce week-end à Londres mentionne la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique. "Ce document reconnaît que les connaissances scientifiques nous obligent à agir et que l'activité humaine contribue au changement climatique", a déclaré au quotidien financier britannique un diplomate de haut rang d'un des huit pays membres du G8."L'idée est présente dans le texte (le projet de communiqué final) que nous en savons assez maintenant pour ralentir le changement climatique, l'arrêter et même faire machine arrière", a ajoute un autre participant à ces négociations. Le projet de communiqué ferait deux références explicites au protocole de Kyoto, un texte qui a pourtant toujours été rejeté par le président américain, George W. Bush. Entré en vigueur en février 2005, cet accord, que les Etats-Unis ont refusé de signer, a pour ambition une réduction globale de 5,2 % des émissions de gaz à effet de serre émis dans le monde d'ici à 2012 par rapport à 1990. Ce protocole avait été conclu le 11 décembre 1997."KYOTO AURAIT DÉTRUIT NOTRE ÉCONOMIE" Ces informations recueillies par le Financial Times sont à mettre en regard des déclarations de George W. Bush dans un entretien qui doit être diffusé lundi soir sur la chaîne de télévision britannique ITV, au cours duquel le président américain expliquerait son refus d'appuyer tout accord final qui "ressemble au protocole de Kyoto". George Bush reconnaît dans cet entretien que le changement climatique est "dans une certaine mesure" le fait de l'homme, mais il place les intérêts économiques au premier plan : "le protocole de Kyoto aurait détruit notre économie, pour parler clairement", explique-t-il. Admettant que le changement climatique "est un problème important, à long terme, face auquel nous devons agir", George W. Bush estime que la meilleure façon de réagir est d'investir dans les nouvelles technologies. M. Bush a ainsi mis en avant un programme d'investissement de 20 milliards de dollars (16,7 milliards d'euros) lancé par les Etats-Unis pour maintenir prisonniers les gaz à effet de serre émis par l'industrie, développer des centrales n'émettant pas de gaz à effet de serre, ou développer des véhicules fonctionnant à l'hydrogène. "Mon espoir – et je crois que c'est également l'espoir de M. Blair – est que nous allions au-delà du protocole de Kyoto et que nous collaborions sur les nouvelles technologies", a-t-il ajouté."DES DISCUSSIONS DIFFICILES"Au sujet de la position américiaine, le président français, Jacques Chirac, a estimé qu'elle était "beaucoup plus modérée ou beaucoup moins exigeante que la nôtre". M. Chirac s'est montré optimiste quant à la conclusion d'un acccord sur ce sujet : "Nous avons eu des discussions difficiles et il semble que nous nous orientions, ce que je souhaite de tout cœur, vers un accord", a déclaré M. Chirac à l'occasion d'une rencontre informelle avec le président russe, Vladimir Poutine, et le chancelier allemand, Gerhard Schröder, dans la région de Kaliningrad (ouest de la Russie), en marge du 750e anniversaire de la ville. Le chef de l'Etat français a rappelé dimanche que la déclaration du G8, pour être adoptée par la France, devra comporter "la reconnaissance du problème et de sa nature scientifique", ainsi que la "volonté d'apporter une solution à ces problèmes". Elle devra également comprendre "la mention explicite du traité de Kyoto, ratifié par sept des huit participants". Selon le Sunday Times (britannique), désormais, "tout dépend de l'état d'esprit de Chirac".
