Disparition Inquiétude pour les journalistes français disparus en Irak On est toujours sans nouvelle de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, les journalistes de Radio France et du Figaro disparus vendredi matin en Irak. Le journaliste américain Micah Garen, enlevé le 14 août, a été libéré. Les enlèvements d'étrangers se multiplient en Irak ; les Occidentaux sont particulièrement visés, et parmi eux, les journalistes sont des cibles sensibles. Objet d'un long marchandage auquel semblent avoir participé les hommes de Moqtada Sadr, le journaliste américain Micah Garen, enlevé le 14 août, a retrouvé la liberté dimanche, ainsi que son traducteur. Sa libération, annoncée dans un premier temps par les représentants du chef chiite rebelle, a été confirmée dans la soirée par le gouvernement irakien. Il se trouvait alors au siège du gouverneur à Nassiriyah.Les recherches n'avaient en revanche toujours rien donné dimanche soir pour retrouver deux correspondants de Radio France et du quotidien Le Figaro, disparus vendredi en Irak. Christian Chesnot (pigiste pour Radio France) et Georges Malbrunot (envoyé spécial du Figaro) devaient quitter Bagdad tôt vendredi matin pour se rendre à Najaf lorsque leurs employeurs ont perdu tout contact avec eux. Les deux reporters sont de bons connaisseurs de l'Irak auxquels ils avaient consacré en janvier 2003 un ouvrage, "L'Irak de Saddam Hussein" (Editions 1) où ils dénonçaient notamment la méconnaissance de ce pays de la part des puissances occidentales.38 journalistes tués depuis le début de la guerreLe directeur de France Info Michel Polacco a déclaré avoir "sollicité les autorités françaises pour qu'elles interviennent aussi bien auprès des autorités américaines, britanniques et irakiennes, qu'auprès du CICR (Comité international de la Croix Rouge)". "On écarte de moins en moins l'hypothèse d'un enlèvement, sauf qu'il n'y a toujours pas de revendication ni de demande de rançon", a affirmé pour sa part le rédacteur en chef adjoint du service étranger du Figaro, Jean-Louis Validire. "Le Quai d'Orsay pense qu'il y a une possibilité qu'ils soient dans les hôpitaux"."La dernière fois qu'on a eu Christian Chesnot au téléphone c'était vendredi à 7 heures", a souligné de son côté Catherine Laurence, rédactrice en chef à France Info. "Il nous a dit : Je pars à Najaf, j'en ai pour quatre heures". Mais quand, peu après, le Figaro a tenté de joindre Georges Malbrunot, il n'a plus répondu. "Je l'ai eu jeudi soir au téléphone, quand il a envoyé son article. On devait se reparler vendredi matin", a précisé Jean-Louis Validire. J'ai dû téléphoner vendredi à 9h15 : à cette heure-là, ils pouvaient très bien avoir eu des ennuis sur la route de Najaf". L'organisation de défense des journalises Reporters sans frontières a exprimé son "inquiétude", dimanche dans un communiqué, sur le sort de ces deux journalistes français, mais aussi sur celui d'Enzo Baldoni, de l'hebdomadaire italien Diario, qui n'a pas donné de nouvelles depuis jeudi. RSF a rappelé que 38 journalistes ont péri depuis le début de la guerre.
