Crise Ingouchie : violents combats à la frontière tchétchène Les forces spéciales ingouches et tchétchènes combattaient des rebelles mardi à la frontière entre les deux républiques russes. Ces rebelles, tchétchènes ou ingouches, sont accusés d'avoir mené des attaques meurtrières la veille. Après une attaque surprise lundi soir attribuée aux indépendantistes tchétchènes, les troupes spéciales du ministère de l'Intérieur d'Ingouchie ont riposté mardi matin en attaquant un "important groupe" de rebelles à proximité de la frontière entre les deux républiques caucasiennes. Selon les autorités ingouches, il s'agit des assaillants responsables de la mort la veille de 47 membres des forces de l'ordre et d'un nombre indéterminé de civils. Les forces assurant la sécurité de la présidence tchétchène se sont jointes aux combats.Venus apparemment de Tchétchénie et d'Ossétie du Nord, quelque 200 rebelles ont attaqué lundi, au cri d'"Allah Akhbar", plusieurs positions militaires dans trois villes au moins d'Ingouchie. Le ministre de l'Intérieur par intérim, Aboukar Kostoïev, serait au nombre des victimes, d'après les agences de presse russes."Ils doivent être liquidés"Le ministre tchétchène de l'Intérieur, candidat du Kremlin à la présidence, a attribué mardi l'attaque aux combattants du chef radical, Chamil Bassaïev, et affirmé qu'elle avait dû être approuvée par le dirigeant séparatiste, Aslan Maskhadov. Mais des témoins ont déclaré avoir entendu à Nazran des combattants parler russe tant avec l'accent tchétchène qu'avec l'accent ingouche. Un site internet indépendantiste, Kavkazcenter.com, a attribué l'attaque à "un gros détachement de modjaheds, essentiellement des combattants ingouches".Ceux qui ont lancé cette attaque doivent être retrouvés et "liquidés", et ceux qui auront survécu, "jugés", a déclaré mardi le président russe, Vladimir Poutine, sans préciser l'origine de ces attaques. "Pratiquement toutes les actions des criminels visaient les collaborateurs des organes de sécurité", a simplement relevé Vladimir Poutine. Des dizaines de milliers de réfugiés ayant fui la guerre en Tchétchénie vivent actuellement en Ingouchie. La Russie a envoyé des milliers de soldats en Tchétchénie en octobre 1999 dans ce qui avait été présenté par Moscou comme une opération antiterroriste de grande envergure.
