Annonce impuissant, le ministre de l'intérieur afghan démissionneConnu pour sa probité, le ministre de l'intérieur, Ali Ahmad Jalali, a démissionné, mardi 27 septembre, du gouvernement afghan. Le lendemain, M. Jalali a déclaré qu'il conviendrait de "purger le gouvernement, purger l'administration" des responsables impliqués dans le trafic de drogue. Mercredi, le président, Hamid Karzaï, a accepté la démission de ce proche allié, présent à ses côtés depuis bientôt trois ans, et l'a nommé à un poste de conseiller spécial.Exprimant sa frustration de ne pas avoir réussi à traduire en justice des officiels mêlés au trafic, M. Jalali a souligné que la corruption liée aux revenus de la drogue mine le retour du pays à la stabilité. L'Afghanistan fournit désormais 87 % de la production mondiale d'opium à héroïne, selon l'ONU ; les talibans avaient fini par éradiquer cette culture en 2001, l'année où la coalition internationale conduite par les Etats-Unis les avait chassés du pouvoir.Sans purge des éléments corrompus du gouvernement et de la fonction publique, "nous ne serons pas capables de mettre en mouvement une administration saine et impliquée dans le seul service de la population" , a considéré l'ancien ministre de l'intérieur. Des observateurs ont remarqué que M. Jalali déplorait particulièrement la nomination par Kaboul de gouverneurs provinciaux mis en cause pour trafic d'opium ou corruption.Invoquant sa volonté de reprendre sa carrière universitaire, l'ancien ministre a rejeté toute spéculation faisant état de tensions avec le président Karzaï. Après vingt ans d'exil aux Etats-Unis, M. Jalali était rentré dans son pays pour être nommé ministre de l'intérieur en janvier 2003. Il était notamment chargé de la mise sur pied de la nouvelle police afghane.Par ailleurs, dans les environs de Kaboul, un attentat-suicide a tué au moins 9 Afghans, dont 8 soldats, mercredi après-midi, devant un centre d'entraînement de l'armée afghane. Survenant dix jours après les élections législatives, cette attaque est la plus importante depuis un attentat qui avait tué 21 personnes fin mai à Kandahar, dans le sud du pays. (AFP, AP.)
