Annonce HSBC recrute un stagiaire princier et écrase ses rivalesDivine pour la banque britannique HSBC, la surprise est amère pour ses rivales de la City. Le prince William a choisi la première banque de détail de son futur royaume pour faire un stage, en novembre. Pour HSBC, le choix tient du conte de fées. "Cela va impressionner les grosses fortunes, surtout en Asie, où la banque cherche à se développer dans la gestion de patrimoines", affirme, sous couvert d'anonymat, un ancien cadre de la troisième banque mondiale.Rarement décision fut aussi délicate à prendre. Les banques étrangères, qui tiennent le haut du pavé dans ce sanctuaire du capitalisme européen, étaient exclues dès le départ pour former le prince aux arcanes de la finance. Considérée par les bookmakers comme l'une des favorites, la banque d'affaires N. M. Rothschild a été écartée, sans doute en raison de la dominance de la branche française de cette dynastie bancaire, pourtant liée depuis des lustres à la famille régnante d'Angleterre. Les courtiers de la grand-mère de William, la reine Elizabeth II, à l'instar de Coutts ou de Cazenove, présentaient un risque de conflit d'intérêts : la fortune personnelle du prince, estimée à 13 millions de livres, héritée de sa mère, serait en partie gérée par ces deux institutions. La Royal Bank of Scotland était jugée trop proche de son père, le prince Charles. Pas question, non plus, de choisir la Barclays Bank : le pôle banque privée de cette autre grande banque commerciale est dirigé par Lord Fellowes, ex-secrétaire particulier de Sa Majesté, mais aussi oncle du prince William."J'aspirais beaucoup à une expérience de travail dans la City, car (...) cela peut m'aider dans mes activités futures de collecte de fonds pour les associations caritatives", avait déclaré en juin le prince, âgé de 23 ans, numéro deux dans la ligne de succession au trône, à l'issue de ses études à l'université d'Aberdeen. Un voeu exaucé, puisque le stage s'effectuera dans le département d'HSBC responsable des organisations philanthropiques, dont l'atmosphère feutrée lui conviendra mieux que celle des salles de marché.La finance et les familles royales d'Europe font bon ménage. Le prince Albert de Monaco avait été stagiaire chez JP Morgan à New York au début des années 1980. Le prince Johan Friso, héritier du trône des Pays-Bas, a travaillé chez Goldman Sachs à Londres. Quant à la famille princière du Liechtenstein, elle a créé sa propre banque, Liechtenstein Global Trust, pour gérer ses avoirs en toute discrétion. Comme le dit Woody Allen : "La richesse vaut bien mieux que la pauvreté, ne serait-ce que pour des raisons financières."
