Nomination Howard Stringer devient le premier PDG étranger du groupe japonais Sony Le géant japonais de l'électronique grand public, Sony, a nommé à sa tête l'Américain Howard Stringer, premier PDG étranger du groupe, selon un communiqué publié lundi 7 mars.M. Stringer, d'origine galloise mais qui a pris la nationalité américaine en 1985 et dirige actuellement la filiale du groupe aux Etats-Unis, prendra officiellement ses fonctions le 22 juin, après une assemblée générale des actionnaires, précise le communiqué de Sony. Ancien président de la chaîne américaine de télévision CBS News, il arrive au moment où le géant diversifié présent également dans le cinéma, la musique ou les services financiers, souffre d'un recul des ventes de sa principale activité, l'électronique."Nous avons clairement prouvé dans nos activités aux Etats-Unis que nous pouvions réaliser des synergies importantes entre les différentes parties de notre compagnie, tout en parvenant à une qualité exceptionnelle et des rendements records", a déclaré M. Stringer dans un communiqué."Je suis convaincu que la société dans sa dimension internationale aspire à une même transition et que nous tous, membres de la direction, nous sommes engagés à parvenir à cet objectif", a poursuivi M. Stringer. Cet ancien des médias et du divertissement aura pour adjoint, en tant que directeur exécutif, un ingénieur, l'actuel directeur général adjoint, Ryoji Chubachi." REVITALISER L'ACTIVITÉ D'ÉLECTRONIQUE " DE SONY "Sony Corporation vit actuellement un moment charnière, et je suis vivement conscient des mes responsabilités", a déclaré M. Chubachi, ajoutant que sa "première priorité" serait de "revitaliser l'activité d'électronique" de Sony. "Je donnerai à Sir Howard mon plein soutien pour atteindre l'objectif primordial de transformer Sony", a-t-il déclaré au sujet de M. Stringer, qui a été fait chevalier par la reine Elizabeth II en 1999."M. Stringer s'est attiré le respect de beaucoup, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de Sony", a déclaré pour sa part le PDG sortant, Nobuyuki Idei, dans un communiqué. "C'est un gestionnaire à carrure mondiale, capable d'éliminer la cloison qui sépare les activités d'électronique et de divertissement et d'utiliser les ressources avec flexibilité", a ajouté M. Idei.La direction sortante "est responsable de la situation dans laquelle se trouve actuellement Sony", a commenté Mitsuhiro Osawa, analyste chez Mizuho Investors, qui souligne que son grand concurrent nippon, Matsushita Electric Industrial (marque Panasonic), se porte bien.L'EXEMPLE CARLOS GHOSN Quant à la nouvelle direction, "lorsqu'il s'agit d'un étranger, l'image de Carlos Ghosn vient à l'esprit de beaucoup de gens. Le travail de M. Ghosn est constitué de deux étapes : détruire la structure actuelle puis reconstruire, mais Sony a en partie accompli sa restructuration. Ce qu'il leur faudra c'est du talent créatif", a lancé M. Osawa.Envoyé par Renault à la direction du constructeur automobile japonais Nissan en 1999, M. Ghosn est parvenu très rapidement à redresser de manière spectaculaire la filiale japonaise du constructeur français, alors au bord de la faillite. Pour M. Osawa, Sony "doit marier son matériel ainsi que ses logiciels et contenus", par exemple trouver de bonnes applications à la puce à haute performance CELL qu'il développe actuellement avec IBM et Toshiba.Sony a vu son bénéfice d'exploitation pour le troisième trimestre de l'exercice 2004-2005 chuter de 13 % sur un an et son chiffre d'affaires de 7,5 %, sous la pression de la baisse des prix des produits numériques et de ventes décevantes de la console de jeux Playstation 2. Son action a progressé de 70 yens (1,8 %) à 4 080 yens sur la mi-séance matinale du lundi 7 mars, à la suite de fuites dans la presse japonaise au sujet du changement de direction.
