Incendie Hôtel incendié : une vingt-deuxième victime Dimanche matin, le corps d'une nouvelle victime a été découvert dans les décombres de l'hôtel Paris Opéra portant le bilan à 22 morts. L'incendie qui s'est produit vendredi suscite la mobilisation des associations qui accusent les pouvoirs publics de loger des familles immigrées dans des conditions indignes. Le cadavre d'un petit enfant a été découvert dimanche matin par les pompiers dans les décombres de l'Hôtel Paris Opéra, portant à 22 morts, dont onze enfants, le bilan provisoire de l'incendie qui a ravagé vendredi cet établissement du 9ème arrondissement, a indiqué la préfecture. Onze enfants font partie des victimes. Vendredi soir, le cadavre d'une femme avait été découvert. Trente-et-une personnes, blessées lors de l'incendie étaient encore hospitalisées dimanche, a-t-on appris auprès de l'assistance publique (APHP). Neuf personnes sont dans un état grave. Quinze enfants figurent parmi les blessés hospitalisés. De leur côté, une trentaine de pompiers poursuivaient leurs recherches dans les décombres de cet hôtel du 9ème arrondissement, selon l'état-major. En raison de la dangerosité du site, ils ont dû étayer la cage d'escalier pour poursuivre leurs fouilles. Une dizaine de familles ont été relogées dans un autre hôtel du XVe arrondissement de Paris. Treize corps ont été identifiés à l'institut médico-légal. Anxiété des familles Des proches, inquiets, ont été pris en charge par la cellule de soutien psychologique installée dans la mairie du IXème arrondissement où certains ont appris le décès des leurs, notamment celui d'une mère africaine et de ses enfants de 5 ans et un an et demi. D'autres, restaient sans nouvelle, notamment les parents de deux jumeaux. Dépourvus de papiers en règle, certains n'ont pas osé se rendre à la cellule, ouverte tout le week-end, préférant appeler le Samu social. Le DAL et Droits Devant ont appelé à une manifestation lundi sur les lieux de la catastrophe pour réclamer des réquisitions d'appartements vides (plusieurs dizaines de milliers à Paris, selon le DAL) et la construction de logements sociaux. "Gouvernement, mairies, Direction des affaires sanitaires et sociales, Samu social ou autres grosses structures caritatives, chacun à sa part de responsabilité dans cette tragédie", estime Droits Devant qui dénonce la "gabegie financière" du logement provisoire dans des hôtels meublés. Pour le DAL, ce système "permet aux gérants d'hôtels bas de gamme et parfois de taudis de s'enrichir sur le dos des mal logés". Pas suffisamment d'hébergement Au Paris Opéra, les chambres étaient payées 16,50 euros par personne par le Samu social, a expliqué Stefania Parigi, sa directrice générale à Paris. Mathias Bourgarel du DAL affirme qu'il "y avait de la sur-occupation au Paris Opéra, comme dans tous les hébergements parisiens de ce type". "A partir de quel moment, on estime qu'il faut arrêter de loger les personnes en surnombre quand elles risquent la rue ?", s'interroge-t-il. Selon la préfecture de police, le Paris Opéra disposait de 61 couchages. entre 70 et 80 personnes y étaient logées. "Personne ne peut se satisfaire de ce type d'hébergement", reconnaît-on à la mairie de Paris qui dit sa "préoccupation de limiter au minimum le logement dans les hôtels meublés". "Il n'y a pas suffisamment d'hébergement collectif pour les familles", explique Stefania Parigi qui appelle les "pouvoirs publics à réfléchir à l'hébergement d'urgence". Pour Mathias Bourgarel, la catastrophe du Paris Opéra pose la question de la "responsabilité de la préfecture de police en matière de contrôles de sécurité". "Dans ce type d'établissements, la sécurité n'est pas très pointilleuse. Cet hôtel, avec une seule porte, avait une tête de souricière", estime Jean-Baptiste Eyraud du Dal. Le bilan de cet incendie, probablement accidentel, est plus lourd que celui du collège Pailleron en 1973 (20 morts), considéré comme l'un des sinistres les plus meurtriers survenus ces dernières décennies dans la capitale.